Manifestation LGBT devant l'Hôtel de Ville du 1er arrondissement© Elie Guckert
Manifestation LGBT devant l’Hôtel de Ville du 1er arrondissement © Elie Guckert

Le combat pour Moussa, jeune Guinéen menacé d'expulsion, continue

Environ 150 militants LGBT ainsi que de l'association AIDES se sont réunis ce jeudi soir devant l'hôtel de ville pour demander la libération de Moussa, un Guinéen menacé d'expulsion vers son pays d'origine où son compagnon aurait été lynché en raison de son orientation sexuelle.

"Ce n'est pas les LGBT qu'il faut virer, c'est Collomb et tous ses alliés", chantent en cœur les militants réunis à Lyon entre l'hôtel de ville et l'Opéra. Ils sont environ 150 à être venus pour demander la libération de Moussa, toujours détenu à la prison de Corbas depuis le 4 mai. Après une première tentative d'expulsion à Marseille, le jeune Homme avait été conduit à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry où il avait finalement été arrêté pour refus d'obtempérer. Il affirme que son compagnon a été lynché en Guinée, son pays d'origine, et qu'y retourner signerait son arrêt de mort.

"Le problème c'est que l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) demande de fournir des preuves de tout ça, alors que c'est par définition impossible", déplore Olivier Borel, responsable de l'association Lesbian and Gay Pride. Les militants de son association, ainsi que ceux d'AIDES dont Moussa était membre, vont malgré tout faire tout ce qu'ils peuvent pour monter un dossier suffisamment solide pour que sa demande d'asile soit acceptée. "On a réussi à repousser le jugement jusqu'au 12 juin, soit le délai maximal que pouvait accorder la justice, explique Olivier Borel. Avec les avocats de Moussa, on essaye de produire un maximum de preuves et de recueillir autant de témoignages que possible."

"À part en occident, aucun pays n'est sûr pour les homosexuels."

Selon le militant, l'OFPRA va jusqu'à demander de prouver que le pays d'origine est un pays dangereux pour les homosexuels. "Alors qu'en réalité, à part en occident, aucun pays n'est sûr pour les homosexuels, note-t-il. 72 pays dans le monde condamnent l'homosexualité, dans 8 d'entre eux c'est même passible de peine de mort. Et surtout dans un pays comme la Guinée, si Moussa peut être emprisonné par son État, il peut surtout être lynché par des populations."

Si le cas de Moussa est emblématique de la situation des LGBT, elle fait aussi remonter le débat sur la gestion des réfugiés par l'état Français. Une politique largement dénoncée par les militants d'AIDES qui estiment que la réforme de Gérard Collomb va empirer la situation, un constat partagé par Olivier Borel. "Sur un cas comme celui de Moussa, c'est le délai accordé par la justice qui peut nous permettre de le sauver. Or, Collomb raccourci ses délais, et donc réduit notre possibilité de changer la situation des personnes menacées d'expulsions."

 

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