Edgar Grospiron, intronisé président du comité d’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2030 ce mardi 18 février depuis le Groupama Stadium; (Photo by Olivier CHASSIGNOLE / AFP)

Le comité d'organisation créé, les JO d'hiver 2030 sont enfin lancés

Ce mardi 18 février, après de longs mois de tergiversations, le comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver 2030 a officiellement été créé à Lyon. Le Cojop a désormais cinq ans pour préparer l'évènement.

Cette fois, ça y est. Les Alpes françaises tiennent enfin leur comité d'organisation. Le Cojop (comité d'organisation des jeux olympiques et paralympiques) a été lancé officiellement ce mardi 18 février depuis le Groupama Stadium, à Décines, et les Jeux Olympiques d'hiver 2030 sont enfin lancés. A l'occasion d'une grande conférence de presse organisée depuis Lyon et le stade de l'Olympique Lyonnais, la région Auvergne-Rhône-Alpes, la région Sud, le ministère des Sports, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le Comité paralympique et sportif français ont installé officiellement l'instance qui pilotera pendant cinq ans le dossier Alpes 2030. Cette dernière devrait d'ailleurs prendre ses quartiers dans des locaux non loin du stade de Décines.

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"Le boss des bosses devenu le seigneur des anneaux"
Renaud Muselier, président de la région Sud en parlant d'Edgar Grospiron

"Une journée de rêve" pour son président, Edgar Grospiron, élu à la tête du Cojop lors de l'assemblée générale qui a précédé cette conférence de presse. "C'est une fierté, un honneur d'être présent aujourd'hui" poursuit le champion olympique 1992, finalement choisi après le retrait de Martin Fourcade et des semaines de tergiversations. "Le boss des bosses devenu le seigneur des anneaux" a ironisé Renaud Muselier, président de la région Sud, présent à l'estrade devant la centaine de journalistes regroupés ce mardi dans les salons du Groupama Stadium.

"Des jeux impeccables"

Retardé de plusieurs mois en raison de bisbilles politiques en coulisses, la création de ce Cojop marque une première grande étape dans l'organisation de l'évènement sportif et planétaire dans les Alpes françaises. D'abord prévu pour l'automne 2024, puis fin janvier, le ruban a donc finalement été coupé ce 18 février. "Désormais notre but est de réussir des Jeux impeccables, dans un contexte de sobriété budgétaire et de changement climatique" a estimé Michel Barnier. L'ancien premier ministre, choisi pour porter le projet jusqu'à la création du Cojop a expliqué qu'il accompagnerait Edgar Grospiron "le temps qu'il le souhaitera dans cette longue route".

Un top départ tardif, signe d'une gestation qui n'a pas été simple, voire quelque peu chaotique, les acteurs du dossier peinant à se mettre d'accord sur le nom du président du comité d'organisation. Et c'est finalement le champion olympique de ski de bosses des Jeux Olympiques 1992 à Albertville, qui avait été choisi il y a seulement six jours. Le psychodrame déclenché par le retrait inattendu de Martin Fourcade au nom de "ses convictions" il y a près de deux semaines, avait plongé l'organisation dans une situation compliquée, démontrant une certaine fragilité et des tensions en interne. Même le CIO, d'ordinaire d'une discrétion papale sur ces dossiers, était sorti de sa réserve pour faire part de son "impatience".

L'enjeu environnemental au cœur des Jeux

Désormais, le Cojop devra résoudre de nombreux sujets et livrer ces JO avec une enveloppe d'environ 2 milliards d'euros. Un budget qui sera amené à légèrement évoluer au cours des prochaines semaines, de l'aveu même des différents acteurs présents ce mardi à Décines. Pour rester dans les clous, le comité d'organisation devrait bénéficier d'une mission d'appui de l'Inspection générale des finances.

La question environnementale va inévitablement constituer l'un des grands enjeux de ces JO, et des critiques frémissent déjà sur la prise en compte de ce défi majeur à relever que représente le réchauffement climatique auquel sont confrontés les Alpes françaises. "On fera tout ce qui est en notre pouvoir pour organiser des Jeux avec une empreinte écologique la plus faible possible" a d'ailleurs affirmé Edgar Grospiron.

"Notre enjeu à tous va être de transformer ces obstacles en opportunités"
Edgar Grospiron

La question des transports entre les sites va également devoir être tranchée par le Cojop. Car l'une des particularités de ces JO d'hiver réside dans la multiplicité des sites, avec quatre clusters allant du Grand-Bornand à Nice, distants de plus de 500 km par la route. La carte précise des sites n'est pas encore totalement arrêtée, avec notamment en suspens la question de Val d'Isère, qui ne sait pas si elle sera intégrée ou non dans le projet.

"Un peu de mystère, c'est le gage de la réussite"

Le lieu de la cérémonie d'ouverture n'a pas non plus été tranché pour l'heure. "On va faire comme à Paris, on ne va rien vous dire" a souri Renaud Muselier, lors de son discours. "Un peu de mystère, c'est le gage de la réussite" promet le président de la région Sud.

Autant de questions auxquelles le Cojop nouvellement créé va devoir répondre dans les prochaines semaines. "Je suis conscient que c'est un champ de bosses qui m'attend" a imagé le président du Cojop, en référence à son passé de champion. "Un long champ de bosses de cinq ans. Il va falloir avoir des cuisses, des genoux et de la niaque" a-t-il poursuivi. Avant de conclure : "Je sais qu'on va rencontrer des problèmes, des difficultés et notre enjeu à tous va être de transformer ces obstacles en opportunités". A un peu moins de cinq ans de l'évènement (la cérémonie d'ouverture devrait se tenir le 1er février 2030), Edgar Grospiron et ses équipes vont devoir se retrousser les manches et se mettre, enfin, au travail.

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