Alors que sans surprise, le Conseil général devait mettre au vote sa sortie du Sytral vendredi, le président du Département a pris tout le monde à revers en proposant d’y rester, tout en associant à cette décision, la création d’un tout nouveau syndicat de transports pour le reste du Rhône. Explications.
Michel Mercier est décidément un homme plein de surprises. Alors que chacun s’attendait à ce que le Conseil général sorte du Sytral vendredi, comme le réclamait la chambre régionale des comptes, c’est une toute autre proposition que le président du Département a mise au vote le 20 juillet en séance publique. Rester. Rester et créer un autre syndicat de transports auquel les communautés de communes hors du Grand-Lyon pourraient adhérer, moyennant une participation.
Une proposition aux antipodes des solutions envisagées et même de celles figurant dans le document remis aux élus avant le vote. "C’est même tout le contraire", a reconnu Michel Mercier, décomplexé, qui s’est montré très pédagogue pour expliquer cette volte-face de dernière minute. "J’ai écrit à la présidente de la chambre régionale des comptes qui m’a confirmé que notre présence au sein du Sytral n’était pas normale, mais qu’en revanche il était naturel que nous continuions à payer", a-t-il raconté. L’obole au syndicat des transports de l’agglomération lyonnaise s’élevant tout de même à près de 19 millions d’euros. En début de semaine dernière encore, la sortie du Sytral semblait inéluctable. Mais à force de rencontres avec les acteurs du dossier –Gérard Collomb, président du Grand Lyon, Bernard Rivalta, président du Sytral, et Jean-François Carenco qui a vraisemblablement joué un rôle majeur dans ces négociations – la décision de rester s’est imposée.
Un nouveau syndicat
En ce qui concerne la création d’un autre syndicat, Michel Mercier la justifie par sa volonté de "voir se développer les transports en commun partout dans le département et pas seulement autour de Lyon et pas uniquement à direction de Lyon". "Un choix ambitieux" a-t-il estimé, tout en reconnaissant que cette solution était "très imparfaite mais qu’au moins nous avançons". Michel Mercier ne voit effectivement pas dans ce syndicat une solution pérenne, puisqu’il le considère lui-même comme une structure amenée à fusionner, à terme, soit avec le Sytral, soit avec le syndicat des transports régionaux dès que celui-ci sera créé.
"Une mauvaise volonté pour passer à l’étape suivante"
Cette double proposition a été plutôt bien accueillie par les élus qui l’ont adoptée à l’unanimité sauf deux voix, dont Béatrice Vessiller, élue EELV et représentante du Conseil général au Sytral, qui s’est abstenue. "Votre tambouille c’est une dose de département, une touche de région, une mesure de communauté de communes, le tout saupoudré de pôle métropolitain. On est bien loin du régime Slim Fast dont vous nous parlez régulièrement", a-t-elle adressé au président du Département.
Une pique assez peu appréciée par l’intéressé qui s’agace de ne toujours pas voir de syndicat des transports régionaux créé. "Quand vos amis [les verts, ndlr] cesseront d’embêter le président de la Région pour la création d’un syndicat, les choses seront quand même nettement plus simples. J’en ai marre de ces groupes qui ont une position dans une assemblée et une position différente dans une autre", a-t-il répondu à l’élue villeurbannaise. De son côté, Raymonde Poncet, autre élue EELV de l’assemblée s’est montrée plutôt sceptique. Même s’il elle a voté pour la proposition, elle estime qu’il y a "une mauvaise volonté pour passer à l’étape suivante" et reste persuadée que cette dynamique va "s’arrêter net après la création de ce syndicat".