Le djihadiste se félicitant l’attaque de Nice est originaire de Roanne

Dans une vidéo de propagande mettant en scène l’exécution de deux prisonniers, Rachid Kassim, originaire de Roanne, dans la Loire, se félicite du massacre perpétré par Mohamed Lahouaiej Bouhlel le 14 juillet à Nice. Il annonce une intensification des attaques contre la France.

Les 7 minutes 19 de vidéo sont difficilement soutenables. Ces nouvelles images de propagande diffusées en milieu de semaine et attribuées, selon plusieurs journalistes spécialisés et médias, à l'organisation terroriste État islamique mettent en scène deux bourreaux de l'organisation se livrant à l'exécution de deux prisonniers. On sait aujourd'hui que l'un d'eux est originaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

S'exprimant en français, ils se félicitent du massacre de Nice et menacent de nouvelles attaques sur le territoire hexagonal. La vidéo a été authentifiée par SITE, le centre américain de surveillance des sites djihadistes, mercredi. La mise en scène des images, du discours et des exécutions laissait en effet peu de doutes quant à l'authenticité et la provenance de la vidéo, a priori tournée dans la région de Ninive, en Irak.

Rachid Kassim, de Roanne à Mossoul via l’Égypte

Après un montage de déclarations de François Hollande ou encore Michel Onfray, entrecoupées d'images d'enfants ensanglantés, la caméra se fixe sur deux hommes vêtus à la manière habituelle des bourreaux de l'organisation État islamique. Devant, deux prisonniers habillés en orange sont agenouillés. La vidéo est tournée en pleine ville et des passants semblent assister à la scène. "Nous venons ici féliciter et nous réjouir de l'attaque de Nice." Brandissant un couteau, l'un des deux bourreaux s'exprime longuement en français. C'est lui qui a été identifié, notamment par le reporter Jean-Paul Ney, comme étant Rachid Kassim, un jeune homme originaire de Roanne, dans la Loire.

 

Âgé de 29 ans, Rachid Kassim avait quitté la France pour l'Égypte en 2012 sans laisser de traces, emmenant avec lui sa femme et ses enfants. Depuis son retour d'un séjour en Algérie quelques mois auparavant, le Roannais avait adopté un discours très radical qui lui avait notamment valu d'être écarté des mosquées, où il tentait de diffuser ses thèses. Dès cette époque, même ses proches l'évitaient, indique Le Progrès du jour.

En dépit de l'absence d'éléments de confirmation, le point de chute du Roannais et de sa famille après leur départ de France, via l'Égypte donc, ne faisait guère de doute. L'hypothèse selon laquelle Rachid Kassim aurait rejoint les rangs de l'organisation État islamique s'est confirmée en début d'année lorsque les autorités françaises le repèrent sur le réseau social Facebook où, sous un faux nom, il diffusait les théories de l'organisation terroriste.

“Regarde bien cette scène, François Hollande”

Au vu du temps de parole dévolu à l'homme identifié comme étant Rachid Kassim, ce dernier semble plus important que son comparse. Son discours est extrêmement violent et menaçant. "Aujourd'hui, on est attaqués et on va prendre, inch'Allah, ce qui nous est dû. Chaque missile qui est tombé ici sera rendu et nous n'aurons aucune hésitation", lance-t-il.

Couteau à l'appui, il interpelle à plusieurs reprises le peuple français, qu'il qualifie de "criminel", ses responsables politiques ainsi que son président, François Hollande. "Toi qui as dit que tu vas intensifier tes attaques, alors sache que nous aussi on va intensifier nos attaques", prévient le bourreau, faisant ici allusion au discours du président de la République après le massacre de la promenade des Anglais.

Avant de se livrer à la mise à mort par décapitation des deux prisonniers, il menace directement de nouvelles attaques : "Regarde bien cette scène, François Hollande, elle va bientôt arriver sur tes propres citoyens dans les rues de Paris, dans les rues de Marseille, dans les rues de Nice, dans toute la France, inch'Allah."

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