Les travaux du tunnel du Lyon-Turin au niveau de Saint-Martin-de-la-Porte en Savoie.  ©PHOTOPQR/Maxime JEGAT –

Le dossier de financement du Lyon-Turin bouclé sur le gong 

Alors qu’il manquait encore 40 millions d‘euros la semaine dernière pour financer les études du Lyon-Turin, le dossier de financement des études du tracé français a finalement été bouclé sur le gong lundi 29 janvier. 

Enlisé depuis plusieurs mois faute de garanties financières suffisantes apportées par les collectivités locales et l’État, le dossier de financement des études du tracé français du Lyon-Turin  a été bouclé lundi 29 janvier. Soit 24 heures avant la date limite de dépôt du dossier Français à Bruxelles, prérequis pour que l’Union européenne apporte 90 millions d’euros au projet.

L'État et la Région remettent la main à la poche

Une opération qui n’est pas passée loin de capoter alors que la semaine dernière il manquait encore 40 millions d’euros pour boucler le budget de 220 millions d'euros pour les études du tracé français de la ligne ferroviaire transalpine et du contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise (le "CFAL-Nord"). Pour que l’Union européenne mette la main à la poche, il fallait en effet que la France présente d’ici mardi un financement initial de 130 millions d’euros. 

Le détail du financement
Union européenne : 90 millions d'euros
État : 85 millions d'euros
Conseil région d'Auvergne-Rhône-Alpes : 33 millions d'euros
Métropole de Lyon : 5 millions d'euros
Conseil départemental 73 : 3 millions d'euros
Conseil départemental 69 : 1,5 million d'euros
Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise : 1 million d'euro
Grand Annecy : 1 million d'euros
Grand Chambéry : 450 000 euros
Grand Lac : 300 000 euros

L'État avait ainsi promis de mettre 65 millions d’euros au pot, mais le tour de table des collectivités locales n'avait permis d’apporter que 25 millions d’euros supplémentaires. L’État avait alors proposé de rajouter la moitié des 40 millions d’euros nécessaires pour boucler le dossier, sous réserve que les collectivités locales fassent un effort supplémentaire. Ce qu’a finalement consenti à faire le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en annonçant dimanche qu’il débloquerait 20 millions d’euros supplémentaires. Portant le financement de la Région dans le projet à 33 millions d’euros.

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Des contreparties pour les mobilités en Aura

En contrepartie, le président du conseil régional d’Aura, Laurent Wauquiez, avait exigé "que l’Etat investisse sur les mobilités du quotidien" dans le cadre du contrat plan État Région (CPER). "Je mets 100 millions de plus sur la table, et je demande à l’État de faire pareil", avait annoncé dimanche l’élu Les Républicains. Une demande qu'il avait déjà adressée à l'ancien ministre des Transports et pour laquelle il n’avait jusqu’ici pas obtenu de réponse.

Le Lyon Turin en quelques chiffres
Lancé il y a trente ans, ce chantier de ligne à grande vitesse vise à réduire le transport de marchandises en camion à travers les Alpes au profit du rail, avec 150 km de voies en France, 60 km en Italie et un tunnel de 57,5 km. Son coût a été évalué à plus de 26 milliards d'euros.

Selon l’AFP, Laurent Wauquiez aurait dit avoir eu gain de cause puisque, selon lui, "l’État augmente ses investissements sur les mobilités notamment sur les petites lignes ferroviaires, avec 50 millions d’euros en plus, sur les voies vertes 30 millions et sur l’entretien des ouvrages d’art, 25 millions". De son côté, le ministère des Transports explique que "l'État et la Région augmentent leurs engagements respectifs de plus de 70 millions d’euros supplémentaires" dans le CPER pour les porter à 690 millions chacun.

Dans un communiqué envoyé lundi soir à la presse, la préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes se félicite d'un "investissement commun massif sur le contrat de plan Etat-Région" qui "permettra de soutenir fortement les trains du quotidien (petits lignes ferroviaires et RER métropolitains), mais aussi de favoriser le développement des véloroutes et de concrétiser la décarbonation des mobilités par le renforcement de nos capacités en matière de fret ferroviaire". À plus court terme, selon le ministère des Transports, l'accord concerne notamment la modernisation de la ligne Paris-Clermont.

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