Rodolphe Pedro est l’invité de L’Autre Direct ce mardi 18 novembre. Celui qui fut présenté comme le financier des banlieues ou l’Abbé Pierre de la finance souhaite relancer son université de la finance à destination des décrocheurs du système scolaire. Il lance un appel à la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.
Self-made man issu des cités difficiles, Rodolphe Pedro avait réussi à s'imposer dans le monde de la finance sans diplômes ni formation. Pour signifier que sa réussite n'était pas un simple cas isolé, il avait créé l'Unifi, l'université de la finance, basée à Lyon, dans les murs de l'Idrac, la prestigieuse école de commerce privée.
160 000 décrocheurs
L'Unifi était destinée aux "décrocheurs" du système scolaire, ces 160 000 jeunes des quartiers populaires ou d'ailleurs qui ont quitté l'école trop tôt, sans aucune qualification. À l'Université de la finance, ces gamins sacrifiés avaient l'occasion de devenir des as de la finance, de se former pour devenir courtier et d'enfiler un costard-cravate pour le compte de Swiss Life, d'Axa ou d'autres grandes multinationales.
On avait perdu Rodolphe Pedro de vue, et avec lui l'Unifi. De la une des magazines, il avait sombré dans la rubrique des faits-divers. Des procédures dont il est sorti totalement blanchi, avec un arrière-fond de règlement de comptes.
Réputation salie
Des détectives privés ont été payés pour le faire tomber à tout prix. Des accusations graves ont été portées : extorsion de fonds, séquestration. La justice l'a relaxé. De tout cela, il ne reste rien sinon une réputation salie.
Mais c'est précisément grâce à sa réputation que Rodolphe Pedro avait pu lancer l'Unifi, avec l'appui et le soutien de politiques. Il ont d'ailleurs très vite oublié son numéro dès lors que le financier connaissait des ennuis avec la justice. Rodolphe Pedro a-t-il dérangé l'establishment de la finance en envoyant des jeunes de banlieue sans qualification dans des groupes de dimension mondiale ?
Appel à Najat Vallaud-Belkacem
Aujourd'hui, Rodolphe Pedro a quitté Lyon, s'est réfugié à Genève, sa terre natale. Il veut relancer l'Université de la finance, qu'il entend rebaptiser Université des métiers de la vente. Avec un but : donner une deuxième chance à des jeunes sacrifiés par l'école.
Mais il prévient. Cette fois-ci, il ne partira pas seul, comme ce fut le cas pour l'Unifi, financée sur ses deniers personnels. Il en appelle au Gouvernement et à la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.
Et le policier des banlieues, il existe ? Parce que lui, ce serait un vrai héros.