La réflexion des écologistes sur les cours de récréation ne s’arrête pas à la nature des sols : gazon, terre ou bitume. La majorité veut aussi intégrer dans cette nouvelle architecture la question du genre et interroger la place centrale du terrain de foot.
Les écologistes avaient fait de la végétalisation des cours d’école une des priorités de leur mandat. Durant la campagne électorale, elle était d’ailleurs partagée par la plupart des candidats. L’été 2019, particulièrement chaud, était alors dans toutes les mémoires. Construites autour d’un grand terrain de sport central en goudron, les cours cochent la plupart des cases de l’îlot de chaleur. Pour le bien-être des enfants, mais aussi des riverains qui vivent à proximité de groupes scolaires, les écologistes ont donc décidé de casser du bitume. “Dans les centres-villes, il n’y a plus beaucoup d’espaces libres. Les cours de récréation ne sont occupées que 10 % du temps. Nous pouvons leur trouver une utilité hors du temps scolaire en en faisant des îlots de fraîcheur qui aspirent la chaleur de la ville. C’est d’autant plus possible qu’il s’agit de terrains sur lesquels la collectivité a la main”, pointe Élise Dehédin, chargée de mission au sein de l’association Robins des villes avec qui la municipalité travaille sur la végétalisation des cours d’école.
“Nous voulons que les enfants aient un contact avec des surfaces plus naturelles que l’asphalte. Cela peut être de la terre ou du gazon, sur l’ensemble de la cour ou une partie. Il n’y a pas de règles préétablies”, précise Rémi Zinck, le maire du 4e arrondissement. Débitumer, c’est aussi pour les écologistes une réponse à leur volonté de rendre les sols de la ville moins imperméables. Cette priorité a parfois été revue à la baisse pour faire de la place aux travaux d’entretien de bâtiments que la majorité imaginait trouver dans un meilleur état en arrivant au pouvoir. “Végétaliser une cour de récréation ne sert à rien si vous avez une école pleine d’amiante ou qui tombe en ruine”, relève Fanny Dubot. Les écologistes prévoient toutefois d’intervenir dans une très grande majorité d’écoles.
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