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Le Grand Lyon lâche du lest sur les samedis

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Alors que le nombre d'éboueurs en grève est en chute libre après quinze jours de grève – seuls 33 % étaient en grève mardi matin contre 50% jeudi dernier -, le Grand Lyon leur propose "deux samedis sur trois" de repos espérant ainsi mettre fin à leur mouvement. Les syndicats restent insensibles en apparence et semblent vouloir tenir jusqu'au 16 avril, date du prochain conseil communautaire. Récit.

La proposition du Grand Lyon, relayée par Thierry Philip, vice-président délégué à la propreté a de quoi séduire. La direction de la propreté serait prête à offrir aux éboueurs deux samedis chômés sur trois dès le mois d'octobre, date de l'entrée en vigueur du nouveau marché de la collecte des ordures ménagères dans le Grand Lyon. Une autre source nous indique que la communauté urbaine songerait à octroyer trois samedis sur quatre d'ici à la fin du mandat (2014). Pour parvenir à dégager ces week-ends non travaillés, une réorganisation des tournées est à l'étude, certaines étant éventuellement transférées l'après-midi. Aujourd'hui, les agents du public travaillent six jours sur sept toute l'année - et donc tous leurs samedis.

Ces propositions sont formalisées dans une lettre envoyée aux organisations syndicales au cours du week-end et amendée ce lundi. Elles font suite à des premières avancées : la création d'une équipe volante de 26 agents (dont 16 par redéploiements) pour réduire l’intérim et la dévolution à la régie du ramassage des silos enterrés (hors verre). Le Grand Lyon serait par ailleurs prêt, en théorie, à revenir en régie en 2017 sur Lyon et Villeurbanne.

Le Grand Lyon ne veut pas d'"une co-gestion du service avec les syndicats"

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En échange de certains samedis, les éboueurs du public devraient donc consentir à perdre le centre de l'agglomération au profit du privé et à être relégué en périphérie de Lyon durant cinq ans. Ce point, les élus n'ont jamais été près de le négocier. "Cela équivaudrait à une co-gestion du service avec les syndicats", explique Thierry Philip. "Pourquoi cet acharnement alors que le marché n'est pas encore attribué ?" s'interrogent les syndicats, toujours fidèles les uns aux autres et réunis en intersyndicale après quinze jours de grève.

Le marché de la collecte des ordures devant être attribué ce vendredi 30 avril par la commission d'appel d'offre du Grand Lyon, puis voté en conseil communautaire le 16 avril, les représentants syndicaux ont donc appelé ce mardi soir, dans un communiqué, les élus du Grand Lyon à désavouer Gérard Collomb le 16 avril. "Des groupes politiques de la majorité comme de l'opposition ont publiquement demandé à Gérard Collomb de négocier" estiment-ils. Ils leurs demandent maintenant de "passer à l'acte" en votant contre l'attribution du centre de l'agglomération au privé. Toutefois, ils promettent d'étudier ce soir les nouvelles propositions du Grand Lyon sur les samedis, "dans l'intérêt de tous les agents" écrivent-ils Enfin, ils en appellent toujours au soutien des Lyonnais. Un nouveau rassemblement est prévu ce mercredi 28 mars, à 11h, place de la Comédie devant l'hôtel de ville comme lundi.

75% du ramassage des ordures assuré

Ce mardi, le niveau de service public de collecte est en nette amélioration avec plus de 50% des rondes en régies assurées - contre seulement 5% jeudi dernier selon le Grand Lyon. 43 camions "régie" sont sortis sur 79, soit plus d'un camion sur 2. Au total (régie+entreprises), 111 camions ont effectué normalement leurs tournées sur 147, soit 75% du service public de collecte assuré. Le tonnage de déchets ramassés est aussi en forte hausse. "L'amélioration de la situation se poursuit avec plus de rondes et par conséquent plus de collecte de déchets" précise le Grand-Lyon.

"En plus d'un reflux du nombre de grévistes, le service voit revenir des agents qui s'étaient mis en arrêt maladie à la suite de tensions avec des éboueurs grévistes", raconte un élu proche de Gérard Collomb. 33% des éboueurs étaient en grève ce mardi, contre 50% jeudi dernier. "Nous ne constatons plus de blocage ou de dégonflage des pneus. Le Grand Lyon et les syndicats respectent scrupuleusement l'ordonnance du juge", se réjouit Thierry Philip. Au final, la collecte est assurée à 100% à Caluire-et-Cuire, Givors et Grigny ; à 75 % sur Lyon 4e, Tassin et Meyzieu et à 66 % sur Lyon 6e et Saint-Priest. Le problème se concentre sur les tournées où le taux de grévistes est important. Comme l'explique Thierry Philip, les non grévistes restent affectés à leur propre tournée, et personne ne vient pallier à celles d'agents engagés dans le mouvement social. Voilà pourquoi certains secteurs continuent de crouler sous les détritus.

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