L'UMP a escamoté le vote. Pour protester mais aussi pour ne pas dévoiler sa position. Le grand stade de l'OL continue lui d'avancer et de franchir les embûches.
Avec une petite perte et un grand fracas, le Grand Lyon a adopté la révision du plan local d'urbanisme de Décines-Charpieu, commune sur laquelle doit s'implanter l'OL Land. Une nouvelle étape dans le dossier du Grand stade a donc été franchie. Une grande majorité des élus du Grand Lyon a voté pour. Les Verts sont les seuls à avoir exprimer leur désaccord à l'exception de Gilles Buna et Bruno Charles. L'UMP qui durant les débats s'étaient positionnés contre la révision du PLU n'a finalement pas pris part au vote. Au dernier moment et pour la seconde fois en trois mois, les élus d'opposition ont déserté la salle à l'heure de se prononcer. Une démarche stratégique. "Pour attirer les médias, il faut parfois frapper un grand coup", nous a confié Michel Forissier, maire de Meyzieu et opposant à l'OL Land à Décines.
Ce départ houleux au moment du vote a aussi permis à certains élus UMP qui ne se sont jamais positionnés sur la question de ne pas avoir à le faire. "Nous ne sommes pas contre un grand stade dans l'agglomération lyonnaise mais nous sommes hostiles à la méthode utilisée par le Grand Lyon pour choisir le site. La desserte n'est pas suffisante. Vous ne voulez pas entendre les inquiétudes. Dans cette maison et sur ce dossier, nous avons un problème de gouvernance", a déclaré François-Noël Buffet, maire UMP d'Oullins, en interpellant le président du Grand Lyon Gérard Collomb. Quelques instants plus tard, il demande un vote à bulletin secret sur la révision du PLU. Dans les coulisses du Grand Lyon, plusieurs élus de la majorité se sont souvent déclarés officieusement hostile au projet et à la manière dont il est mené.
L'UMP espère donc marquer les esprits en faisant se retourner des élus de gauche. La ficelle est un peu grosse et Gérard Collomb glisse une pique à François-Noël Buffet : "je vous rappelle que vous n'aviez pas été performant en 2001 avec un vote à bulletin secret", rappelant que le maire d'Oullins, malgré une majorité d'élus de droite, avait été battu par Gérard Collomb pour l'accession à la présidence du Grand Lyon. Le vote à bulletin secret sera balayé par un vote à main levé où les élus UMP se retrouve bien seuls dans l'assemblée. "Ce qui m'intéressait dans le vote à bulletin secret, c'est la liberté de conscience. Dans sa majorité, Gérard Collomb sait que ça bouge. S'il était sûr de lui, il n'avait pas à craindre le vote à bulletin secret", estime François-Noël Buffet. Quand les élus UMP déballent leurs rancoeurs à la presse dans les couloirs, Gérard Collomb tient sa majorité. La révision du PLU est adopté à une écrasante majorité. Le président du Grand Lyon n'a même pas tremblé.
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