Les promoteurs boivent la tasse. Les acquéreurs se détournent massivement du logement neuf, affectant toute la filière de la construction alors que les besoins n’ont jamais été aussi grands. 2024 s’annonce décisive.
Verra-t-on de nouveau des grues dans la métropole de Lyon ? Faute de réservations, le secteur du neuf est durement touché par la hausse des taux qui vient taper les promoteurs directement au portefeuille. Autrement dit, avec un coût de l’argent en hausse, rares sont ceux qui peuvent s’offrir un logement neuf. “On est vraiment dans une situation extrêmement compliquée. C’est une véritable crise. Il n’y a pas de précédent, déplore, avec gravité, Philippe Layec, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Il y a déjà des opérations qui ont été abandonnées.” Pascal Pancrazio, le président départemental de la Fnaim, abonde : “Le vrai sujet, c’est le marché du neuf. On va probablement être à -60 % de réservations dans la métropole de Lyon par rapport à l’année dernière.”
De fait, selon l’observatoire de la Cecim, les réservations cumulées depuis le début de l’année jusqu’au 31 août sont en chute de -50 % par rapport à 2022. Or 2022 avait déjà été qualifiée d’année la plus mauvaise du XXIe siècle par la Cecim. La fin de l’année 2023 s’annonce encore plus dure. En effet, les taux ne baisseront pas avant 2024 au moins, selon la Banque centrale européenne (BCE) qui vient d’augmenter son taux directeur à un niveau inédit dans l’histoire de l’euro. De quoi empêcher davantage les acquéreurs d’emprunter. Derrière ces chiffres, “il y aura des réductions d’effectifs dans toute la chaîne de production, des promoteurs jusqu’au BTP”, pointe Philippe Layec qui craint la disparition de 150 000 emplois d’ici 2025 en France.
Un “cocktail dévastateur”
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