Le maire de Charvieu-Chavagneux réclame la dissolution de SOS Racisme

Gérard Dezempte contre-attaque après la saisine de la justice par l'association, dans l'affaire de l'accueil des migrants "à la condition qu'ils soient chrétiens".

Contre le maire de Charvieu-Chavagneux, dans l'Isère, à quelques kilomètres de Lyon, SOS Racisme a saisi la justice par deux fois. D'abord, d'un recours en excès de pouvoir, le tribunal administratif de Grenoble pour qu'il annule une délibération du conseil municipal, qui prévoit que la commune accepte d'accueillir une famille réfugiée "à la condition expresse que ce soit une famille chrétienne". Cette délibération avait été qualifiée de "minable" par le préfet de région. Ensuite, d'une plainte au pénal pour incitation à la haine raciale et discrimination.

Pour rappel, les motifs de la dite délibération étaient rédigés ainsi : "Les chrétiens ne mettent pas en danger la sécurité d'autrui ; qu'ils n'attaquent pas les trains armés de kalachnikov, qu'ils n'abattent pas des journalistes réunis au sein de leur rédaction et qu'ils ne procèdent pas à la décapitation de leur patron comme nous l'avons vu à quelques kilomètres de notre commune."

Un "fait divers" qui ne passe pas

Mais le maire et conseiller départemental de l'Isère, Gérard Dezempte, ne compte pas se laisser faire. Dans un long communiqué de presse, il interpelle le Premier ministre Manuel Valls et lui réclame de démanteler l'association SOS Racisme. L'objet de son ire : l'usage du terme "fait divers" par SOS Racisme dans sa requête au tribunal administratif, en référence aux récents attentats en France, formulée comme tel : "A cet égard, la référence faite à certains faits divers, qui ont récemment ébranlé notre société, démontre la volonté de la commune et du maire de stigmatiser la communauté musulmane, de créer des amalgames et d'attiser la haine entre les différentes cultures."

Accusant pêle-mêle SOS Racisme d'inciter "à la haine de la France", d'être "inutile", de recevoir trop d'argent public, Gérard Dezempte lance : "En plus de se rendre coupable d'indécence si ce n'est de négationnisme, SOS Racisme en vient à contester la démocratie." Dès lors, il considère que l'existence même de l'association est un trouble à l'ordre public et qu'elle doit donc être dissoute.

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