Le Maire et Bonnell en désaccord sur l’évasion fiscale

Ce jeudi aux Journées de l’économie de Lyon, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a critiqué l’évasion fiscale, après les révélations des Paradise Papers. Une position que ne partage pas le député du Rhône Bruno Bonnell, pourtant issu de la même majorité La République en Marche.

Présent à Lyon pour les Journées de l’économie 2017, Bruno Le Maire a été interrogé sur les Paradise Papers, ce jeudi. Selon le ministre de l'Économie, "l'évasion fiscale ne représente pas seulement une perte de recettes pour les États, mais elle affaiblit la démocratie. C'est inacceptable ! Il y a eu déjà beaucoup de choses de faites par des gouvernements, de gauche comme de droite. Faut-il aller plus loin ? Clairement oui", a-t-il affirmé, rapporte Le Progrès.

"Pourquoi un bouchon lyonnais paierait-il ses impôts et pas Google ? Nous avons donné un coup de pied dans la fourmilière et tant pis si on bloque mon compte Facebook ! Je crois au marché et à la compétition internationale, mais avec des règles d'équité et de réciprocité. Aujourd'hui, la Chine peut accéder aux marchés publics européens, mais les groupes européens ne peuvent pas le faire en Chine. Il va falloir discuter d'égal à égal", a ajouté Bruno Le Maire.

Bonnell en désaccord avec Le Maire

La position du ministre de l’Économie est diamétralement opposée à celle de Bruno Bonnell, pourtant député LREM, donc de la même majorité. Selon l'ex-patron d'Infogrames, "on mélange tout” : “L'optimisation n’est pas la fraude fiscale. Aux USA on demande à un chef d'entreprise d'optimiser les taxes qu'il doit payer. Pour une entreprise, l'impôt est un coût comme un autre, qu'il faut réduire par tous les moyens légaux. Dans un État de droit, il y a des règles. Quand on est chef d'entreprise, il y a des règles et il faut jouer avec. On n'est pas dans la morale. Parce qu'au nom de la morale on a fait beaucoup de bêtises."

Questionné sur la position de Bruno Le Maire, le député du Rhône a répondu "ne pas savoir de quoi il parle". "Quand on a une activité dans un pays, on doit payer ses impôts dans un pays. Le mot fiscal en France est tabou. Mais la notion de paradis fiscal est légale. Il y a une liste de paradis fiscaux où l’on fait de l'optimisation fiscale rendue possible par des règles de droit, mais pas forcément des règles de la morale. La limite, c'est la fraude", a-t-il conclu.

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