L'homme suspecté d'avoir radicalisé Yassin Salhi, l'auteur présumé des attentats de Saint-Quentin-Fallavier, s'est livré dans un entretien à un journal régional. Il nie avoir exercé d'influence sur le résident de Saint-Priest.
L'Est républicain, quotidien régional de Franche-Comté, a rencontré Frédéric Salvi, dit le "grand Ali". Cet homme, originaire de Pontarlier, comme Yassin Sahli, est suspecté par les enquêteurs d'être une ancienne "figure du radicalisme" de la ville du haut-Doubs. De leur côté, les autorités indonésiennes le soupçonnent d'avoir pris part à un projet d'attentat à Jakarta, avec des membres d'Al-Qaïda. Résidant actuellement en Angleterre, ce catholique converti à l'Islam n'est pas recherché par la justice française dans l'enquête sur les événements du 26 juin, selon l'AFP.
Dans l'entretien, Frédéric Salvi se défend de tout prosélytisme radical. "Oui, j’ai pu transmettre parfois dans mon entourage certaines choses apprises, ou m’asseoir avec des jeunes de mon âge à la mosquée autour d’un livre pour étudier ensemble. Mais ceci n’est pas être imam, ni prêcheur, et encore moins radical, dit-il. Quant aux allégations concernant le fait que je l’aurais radicalisé, je n’ai jamais eu un quelconque ascendant sur lui, et encore moins été son mentor comme il a été dit. Nous avons plutôt eu un cheminement spirituel en parallèle".
"Si j’avais eu la possibilité de l’en empêcher je l’aurais fait"
Le grand Ali (qui d'ailleurs ne reconnaît pas cette appellation), a aussi pris soin de se désolidariser de l'acte de celui présenté comme son élève : "lorsque j’ai appris l’information à son sujet la semaine passée, cela m’a fait beaucoup de peine. Si j’avais eu la possibilité de l’en empêcher je l’aurais fait."
Yassin Salhi est actuellement mis en examen. Concernant son attaque-suicide et le meurtre de son patron Hervé Cornara, le procureur de la République de Paris a déclaré qu'il s'agissait bien d'un acte de terrorisme.