Le mot, effervescent chez certains architectes et urbanistes, fait songer à une fermentation linguistique au bon goût de néonovlangue.
Un charmant yaourt à la grecque (ancien) composé de χρόνος (chronos, le temps) et de τόπος (topos, le lieu). Le mot, effervescent chez certains architectes et urbanistes, fait songer à une fermentation linguistique au bon goût de néonovlangue. Un nouveau mot pour néointellos en quelque sorte.
Le néologisme a été théorisé, il y a quelques années, pour souligner la prise en compte d'une approche spatio-temporelle de l'urbanisme. On envisage désormais l'espace en fonction du temps disponible. Il s'agit ni plus ni moins de penser en termes d'hybridation des usages (force est de reconnaître que l'énoncé rend tout de suite plus intelligent).
Typiquement, le flex office (nouvel espace de travail où les salariés n'ont pas de bureau attitré, tellement plus cool en anglais, mais tellement plus chiant pour ceux qui le vivent) est une forme de chronotopie : on partage les besoins des collaborateurs sur un même espace, en prenant en compte les usages de chacun et le temps qu'ils y accordent. Une place de village ou de quartier est aussi un espace chronotopique car il peut accueillir plusieurs usages en fonction des temporalités (vœux du maire, vente de cakes aux olives,
Au cœur de la cité médiévale de Sienne, en Toscane, la Piazza del Campo, en forme de coquille St-Jacques, permet de proposer le Palio, une course de chevaux montés à cru et les Strade Bianche, une course cycliste.
Pour une approche chronotopique de la ville, certes, mais en évitant la course aux gros mots et les concepts modeux.