Place des Terreaux Fourvière soleil
© Tim Douet

“Le patrimoine lyonnais est en danger”

La rue Victor-Hugo “à l’abandon”, la place des Terreaux “défoncée”, la chapelle de l’Hôtel-Dieu “confiée au seul mécénat”… Patrick Martin-Genier, qui préside le comité d’intérêt local Centre-Presqu’île, dénonce dans cette tribune la “dégradation continue de notre patrimoine” pourtant classé par l’Unesco.

Le patrimoine lyonnais en danger

Le 5 décembre 1998, le site historique de Lyon était inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’Unesco. Cela était alors le résultat d’une action intense et remarquable réalisée par M. Raymond Barre, député-maire de Lyon et président de la communauté urbaine de Lyon.

Aujourd’hui, Lyon récolte les fruits de ce classement, mais la situation actuelle nous préoccupe.

Une situation indigne d’un site patrimoine de l’Unesco

Si, sur le site de la ville de Lyon, il est écrit que “cette inscription atteste de la qualité de l’hypercentre de Lyon et des efforts permanents réalisés par ses habitants et les collectivités locales pour sa conservation, sa mise en valeur et le maintien de ses fonctions de centralité” et que, par ailleurs, “la Ville de Lyon et l’État (…) se sont engagés à maintenir le haut niveau qualitatif de ce site”, nous déplorons depuis quelques années une dégradation continue de notre patrimoine.

On constate ainsi le manque d’entretien et le mauvais état de l’axe principal du centre-ville, de la gare de Perrache à la mairie centrale.

La rue Victor-Hugo sinistrée

Au sud, la rue Victor-Hugo, l’une des plus belles artères, donne l’impression qu’elle est à l’abandon, et nos demandes de restauration, exprimées depuis plusieurs années, sont restées sans écho. La récente délibération (en juin 2015) de la métropole de Lyon sur la programmation pluriannuelle d’investissement jusqu’en 2020 n’apporte sur ce point aucune garantie de réfection de cette voie centrale.

Au centre, la place Bellecour, symbole historique de la ville de Lyon, est en mauvais état en son centre (la statue de Louis XIV n’est pas protégée et est régulièrement agressée et abîmée). Le revêtement d’ensemble, qu’il s’agisse du bitume ou du gore, est marqué de multiples manques et cicatrices.

La place des Terreaux défoncée

Au nord, depuis Bellecour jusqu’à la place des Cordeliers, la rue de la République avait été revêtue de dalles de pierre. Or celles-ci sont instables et en de multiples endroits remplacées par du béton brut.

Enfin, à l’extrémité, la place des Terreaux est complètement délabrée, les fontaines de Buren ne fonctionnent plus et créent un danger permanent pour les usagers de la place.

S’agissant de l’entretien de la voirie, tant les chaussées que les trottoirs, les trous, les pavés ou dalles manquants ou rafistolés se multiplient. La signalisation au sol est très souvent absente ou effacée. Concernant la propreté de la ville, celle-ci est aussi insuffisante, notamment les caniveaux et les trottoirs pour lesquels le nettoyage, quand il est fait, est sommaire et peu efficace.

L’opacité sur l’Hôtel-Dieu

Enfin, que dire de l’Hôtel-Dieu dont la ministre a, au mois d’avril, posé la première pierre de la reconversion et dont l’avenir dépend désormais d’un groupe privé, mais pour lequel nous n’avons aucune assurance que les moyens financiers seront mis pour préserver son symbole architectural, la chapelle, que les Hospices civils de Lyon ont confié au seul mécénat ?

Tout cela ne nous paraît pas digne d’une ville inscrite au “patrimoine de l’humanité”.

C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un cri d’alarme à propos de cette situation, afin de trouver les voies et moyens de traiter cette question primordiale pour le rayonnement et l’avenir de notre ville.

Patrick Martin-Genier,
Président du comité d’intérêt local Centre-Presqu’île

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