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Le toit de l’Opéra de Lyon vue de fourvière © Tim Douet

Lyon : la Presqu’île deviendra piétonne une fois par mois dès 2019

David Kimelfeld a dévoilé mercredi soir son plan pour la piétonnisation du coeur de la presqu’île de Lyon. Une expérimentation de zone à trafic limité est prévue dès septembre 2019, une fois par mois pendant six mois. Le président de la métropole veut également faciliter la mise en place de zone piétonne sur l'ensemble du territoire.

Les zones piétonnes vont-elles se multiplier ces prochaines années dans la métropole de Lyon ? David Kimelfeld a présenté ce jeudi soir son plan pour la piétonnisation du cœur de la presqu'île de Lyon. Pour le président de la collectivité : "Le statu-quo n’est plus possible, le moment est venu d’avancer. L’ensemble des usages se confrontent parfois. On fait aussi le constat avec les commerçants que l’attractivité s’est effritée. De nombreux centres-villes ont été rendus piétons et apaisés à travers le Monde. Lyon et d’autres villes de la Métropole doivent inventer un nouveau modèle de centre-ville !" Il propose ainsi deux outils "mobilisables" :

  • les zones à trafic limité (ZTL) qui permettent d'interdire ou de réserver l'accès à certaines voies à des catégories de véhicule et où le stationnement est autorisé, à l'image de ce qui se fait actuellement à Nantes
  • les aires piétonnes, avec des zones entièrement dédiées à la circulation piétonne, dans lesquelles peuvent également circuler les cyclistes, mais aussi, d'autres usagers autorisés par l'autorité de police, comme les livreurs, transports en commun, véhicule d'urgence. Le stationnement y est interdit.

Une expérimentation au coeur presqu’île dès le 21 septembre 2019

Ainsi, David Kimelfeld propose un calendrier dès à présent. Dès le 9 juillet, une concertation débutera lors d'une réunion publique avec l'ensemble des personnes concernées, élus, commerçants, habitants, usagers, Sytral, mais aussi l'office du tourisme.

À partir du 21 septembre 2019, une zone à trafic limité sera expérimentée au cœur de la presqu'île, une fois par mois, les samedis, pendant six mois, du nord de la place Bellecour, à sud de la place des Terreaux. Les quais Saint-Antoine, Jean Moulin et Courmont seront toujours ouverts à la circulation, tout comme la voie traversante d'est en ouest, de Grenette, sera conservée.

Actuellement, sur ce secteur, 15 % des déplacements sont réalisés en voiture, 32 % en transports en commun et 52 % en modes actifs (marche, vélo, trottinette...). Dès lors, une fois par mois, selon la métropole : "L’objectif est de proposer un espace ouvert et partagé aux piétons et autres modes doux, aux cyclistes et aux transports en commun. Cette zone maintient les entrées aux parkings souterrains situés dans le périmètre. Elle permet aux véhicules de livraison de pénétrer sur les horaires autorisés, ainsi qu’aux transports en commun, riverains, taxis, de circuler sur les axes habituels". Des abris à vélos sécurisés seront également installés dans le périmètre pour permettre aux cyclistes de se garer facilement, tout en limitant les risques de vols.

La métropole souhaite également tester une navette autonome électrique sur le secteur, comme c'est le cas à Confluence et dès juillet pour la desserte du Parc OL. Enfin, des expérimentations de végétalisation seront également menées avec, entre autres, jardins potagers ou installations de verdures sur les places publiques.

Vers une nouvelle zone piétonne en presqu'île pour 2021

Cette expérimentation de zone à trafic limité et la concertation permettront par la suite la mise en place d'une piétonnisation définitive en presqu'île sur une zone qui aura fait consensus. En parallèle, les autres communes de la métropole qui souhaiteront être accompagnées pour mener des initiatives sur leur territoire pourront faire appel à la métropole. Selon une source à la métropole : "nous allons mettre en place une boîte à outils de la piétonnisation, de l'étude à la question de la signalisation et de l'utilisation de l'espace public". Reste à voir comment le maire de Lyon, Gérard Collomb, va réagir face à cette initiative. Le 6 juin, il avait présenté un projet de végétalisation de la rue Édouard-Herriot qui prenait la place des voies de bus et emplacements pour les cyclistes, tout en préservant la part dédiée à la voiture (lire ici). “Si j’annonçais la piétonnisation de la rue Édouard-Herriot, ça serait la révolution”, avait alors lancé Gérard Collomb. La révolution a bien eu lieu ensuite puisque cette idée qui sacrifie bus et vélo en les replaçant dans les voies de circulation classiques a déclenché de nombreuses réactions négatives (lire ici). Avec sa zone à trafic limité testée une fois par mois, associée à une concertation, David Kimelfeld reprend la main et se garde de toute "révolution". La métropole a le pouvoir d’aménagement et de circulation, et tout maire qui s’opposerait à cette expérimentation qui reste “légère” prendrait un risque politique dans un contexte où les habitants de centre-urbain se mobilisent pour des questions comme le climat. Interrogé sur le contexte à Lyon, David Kimelfeld a expliqué “n’avoir aucun désaccord avec Gérard Collomb sur la piétonnisation”. Cette mesure une fois par mois était l’une des revendications des marches pour le climat.

Le plus grand risque dans cette machine qui vient d'être lancée, c'est que les Lyonnais y prennent goût et refusent d'attendre septembre 2021 pour qu'elle soit pérennisée.

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