Le plan grand froid dévoilé sous un soleil radieux

Le 1er novembre débutera le dispositif d’hébergement hivernal, ouvert jusqu’au 31 mars 2015. Cette année, la capacité d’accueil est en hausse de 25 %, avec 3 230 places permanentes et 1 550 places en hébergement d’urgence.

Le préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco, a tenu d’abord à revenir sur les trois catégories de personnes concernées par le renfort des capacités d’accueil durant la campagne hivernale. En premier lieu, les demandeurs d’asile, qui ont “un droit très fort au logement” et sont généralement tous “logés” durant l’hiver. Ensuite, les étrangers en situation irrégulière, qui n’ont normalement pas vocation à rester sur le territoire mais qui disposent tout de même d’une “mise à l’abri”, sans que cela débouche sur un logement pérenne. Enfin, les personnes victimes “d’accidents de la vie”, qu’ils soient français ou européens, également accompagnés pour la recherche d’un logement permanent.

Paradoxalement, la période hivernale est plutôt propice aux sans-abris dans leur démarche d’obtention d’un logement. Les associations sont davantage mobilisées, avec plus de personnel et une plus grande capacité d’accompagnement social. Pour exemple, le nombre de maraudes devrait passer de une à trois et le 115 sera renforcé, avec 4 écoutants supplémentaires.

Les hôtels et gymnases comme solutions alternatives d’hébergement

La préfecture a obtenu 300 places dans différents hôtels et 230 places seront également mises à disposition dans les gymnases si la situation l’exige. Mais le préfet ainsi que Gilles May-Carle (directeur départemental de la cohésion sociale) ne souhaitent pas envisager cette dernière possibilité. Un gymnase ne “permet pas un accueil décent, dans la durée, des populations et des travailleurs sociaux”. Le dispositif prévoit que 95 % des solutions d’hébergement seront concentrées dans les communes de la métropole (dont 140 places réparties sur les arrondissements lyonnais, 90 places à Villeurbanne et Vaulx-en-Velin).

À ce jour, 40 personnes ont été identifiées par les associations comme étant déjà en situation de grande fragilité. Elles devraient pouvoir bénéficier d’un accueil en hébergement d’urgence avant le lancement officiel de la campagne hivernale.

La question des Roms

Jean-François Carenco n’a pas souhaité réagir à la pétition qui circule auprès des habitants de Bron et qui demande le démantèlement d’un camp de Roms installé à l’entrée de la ville depuis le mois d’août. “Je n’aime pas beaucoup les pétitions”, a-t-il dit, ajoutant : “C’est à la justice de trancher, nous sommes un Etat de droit, et c’est bien que cela le reste.” Les Roms seront inclus dans le dispositif d’hébergement d’urgence, mais à la fin de la période ils devront quitter le territoire si leurs demandes de régularisation n’ont pas abouti.

“C’est un problème de société que nous gérons au quotidien”, a déclaré Jean-François Carenco. La préfecture du Rhône est d’ailleurs pionnière en la matière avec le programme “Andatu” lancé il y a un an et qui vient de prendre fin. Le dispositif a permis à 400 Roumains issus de l’Union européenne d’être régularisés et intégrés sur le territoire. Accompagnés par des associations, ils ont pu trouver un emploi et un logement. À ce jour, seulement 4 familles sont encore en attente de logement. Pour les autres, ils feront l’objet d’un suivi durant l’année qui vient. “Les Roms peuvent s’intégrer, quand ils le veulent vraiment”, a conclu le préfet.

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