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Le plus jeune milliardaire français épinglé par la répression des fraudes

ENQUETE - La Société française d’assurances multirisques (Sfam), implantée à Romans-sur-Isère et Roanne, affiche une incroyable croissance de 2 400 % sur cinq ans. Et un patron quadragénaire déjà milliardaire. Une fortune construite sur le dos de certains usagers, selon le parquet de Paris, qui a infligé une amende de 10 millions d’euros à l’entreprise. Une plainte de l’UFC Que Choisir est par ailleurs toujours en cours.

Un montant record pour la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Le 5 juin dernier, la société drômoise Sfam, spécialisée dans l’assurance multirisque de téléphones portables et tablettes tactiles a écopé d’une amende de 10 millions d’euros. Une sanction proposée par le parquet de Paris, au terme d’une enquête ayant mis en évidence des "pratiques commerciales trompeuses", et acceptée par l’entreprise. En cause, "les méthodes de vente de certains produits du groupe Sfam", nous explique le parquet de Paris, qui a mené les investigations avec la DGCCRF. Et notamment le manque de clarté sur les conditions de résiliation de contrats d’assurance présentés comme hyper attractifs. "Un système pensé pour être déloyal", selon la DGCCRF, "un piège à la souscription, avec abonnement caché", précise son directeur de cabinet aux Échos.

Offre de bienvenue

Chaque personne ayant acheté un appareil à la Fnac ces dernières années est potentiellement concernée. Car le patron de la Sfam, qui revendique 6 millions de contrats en Europe et 740 millions d’euros de volume d’affaires prévu en 2019, avait réussi à faire distribuer ses assurances par le leader français de l’équipement culturel. Il proposait une alléchante réduction de 30 euros sur le prix d’achat du matériel en guise d’offre de bienvenue pour la souscription à ses assurances, présentées comme résiliables à tout moment. Les vendeurs Fnac étaient commissionnés sur les ventes. Mais en réalité, la souscription était surtout présentée comme un moyen d’obtenir la fameuse réduction. Et les clients avaient ensuite toutes les peines du monde à résilier leur contrat. "Beaucoup d’abonnés à la Sfam disent avoir dû multiplier les appels, envoyer des courriers recommandés, voire dénoncer les faits sur des forums pour faire stopper les prélèvements", écrit l’union fédérale des consommateurs Que Choisir. Quand ils étaient au courant de leur existence.

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