Les travaux du tunnel du Lyon-Turin au niveau de Saint-Martin-de-la-Porte en Savoie.  ©PHOTOPQR/Maxime JEGAT –

Le préfet de Savoie interdit une manifestation contre le Lyon-Turin

Le collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre a maintenu son appel et saisi le tribunal administratif après l'interdiction par la préfecture de son rassemblement contre le Lyon-Turin prévu samedi en Maurienne. 

La tension monte dans la vallée de la Maurienne à l’approche du week-end. 48 heures après une mobilisation organisée jeudi 15 juin en soutien à la construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, les opposants au chantier entendent bien se faire entendre samedi. Et-ce malgré un arrêté d’interdiction de manifester pris jeudi par le préfet de la Savoie, François Ravier. 

"Considérant la volonté affichée par certains de mettre fin aux travaux, nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers"

François Ravier, préfet de la Savoie

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Contestation devant la justice

Une décision justifiée par le représentant de l’État au niveau local en raison d’un "risque de débordements". "Il y a des craintes quant à la sécurité des forces de l'ordre et des pompiers", a expliqué jeudi François Ravier, alors que la manifestation est organisée par Les Soulèvements de la Terre et que, selon le ministre de l’Intérieur, près de 4 000 personnes, dont 300 à 500 individus présentés comme "radicaux" sont attendus. À l’origine d’une manifestation organisée à Sainte-Soline contre la construction d’une mégabassine au mois de mars 2023 et qui avait dégénéré, le collectif écologiste est menacé de dissolution par le gouvernement depuis plusieurs mois. 

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Épaulés par le collectif italien No-Tav, créé contre la création du Lyon-Turin, ou encore des élus comme le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et la député LFI Mathilde Panot, les organisateurs français entendent dénoncer samedi l'impact écologique, notamment sur l'eau, de ce chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins", qui va "détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns au détriment du vivant". 

"Les motifs du préfet sont fallacieux, nous ne sommes pas terroristes"

Marc Pascal, référent EELV de Savoie

Malgré l’arrêté d’interdiction pris par la préfecture, l'appel à manifester est maintenu, a déclaré à l'AFP Marc Pascal, référent EELV de Savoie. "Les motifs du préfet sont fallacieux, nous ne sommes pas terroristes", a-t-il ajouté. "Nous continuons d'appeler à une manifestation familiale, festive, non violente, pacifique" L’avocat Arié Alimi a pour sa part indiqué avoir été saisi par EELV, Attac et l'association locale "Vivre en Maurienne" pour contester l'arrêté d'interdiction devant le tribunal administratif. 

Vers la création d'une ZAD ?

En début de semaine, plusieurs élus de la Maurienne qui craignent l’installation d’une zone à défendre (ZAD) ont appelé à "grande vigilance par rapport à ce rassemblement", selon nos confrères de France 3. Des inquiétudes alimentées par l’annonce de l’ouverture d’un "camp" à partir de ce vendredi par Les Soulèvements de la Terre. Jeudi, le préfet, François Ravier a annoncé que "2 000 gendarmes et policiers" allaient être déployés dans la vallée de la Maurienne, avec 70 pompiers et des secours. 

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