Le recteur de l'académie de Lyon, Olivier Dugrip, a remis le prix "Non au harcèlement" à huit groupes scolaires mercredi 7 juin.
En France, 800 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire chaque année, soit l'équivalent de 6 à 10% d'entre eux, selon les chiffres publiés par le Sénat. Dans la lutte contre le harcèlement scolaire, les académies régionales organisent depuis 10 ans le prix "Non au harcèlement", dans lequel les établissements scolaires sont invités à créer un contenu créatif. À partir d'une affiche ou d'une vidéo, les élèves des écoles élémentaires, collèges et lycées se sensibilisent au harcèlement scolaire.
Huit écoles lauréates
Dans l'académie de Lyon, huit écoles ont été récompensées par le recteur mercredi 7 juin, à savoir, l'école primaire Saint Vincent (Ferney-Voltaire, Ain), le collège Les Bruneaux (Firminy, Loire), le collège Jean Dasté (Saint-Etienne, Loire), le lycée Parc Chabrières (Oullins), le lycée professionnel Benoît Charvet (Saint-Etienne, Loire), le lycée professionnel Émile Béjuit (Bron), le collège Jean Giono (Saint-Genis-Laval) et le collège Aimé Césaire (Vaulx-en-Velin), élu "coup de cœur académique" pour son affiche. L'établissement scolaire vaudais se voit recevoir un chèque de 1 000 euros.
Les collégiens de l'école Jean Dasté ont réalisé une vidéo d'environ deux minutes dans laquelle est mise en scène une élève harcelée, insultée, menacée et seule. "C'est important d'en parler, il y a beaucoup trop d'enfants qui n'osent pas en parler même si ce n'est pas facile. Le but c'est de montrer que si on se fait harceler, ce n'est pas de notre faute, et qu'il y aura toujours quelqu'un pour nous aider", expliquent les jeunes élèves. Même constat du côté des lauréats du lycée professionnel Emile Béjuit, dans la catégorie cyberharcèlement : "le cyberharcèlement touche beaucoup de jeunes d'entre nous. La plupart d'entre eux n'en parlent pas. J'espère que grâce à cette vidéo, les victimes pourront être aidées et parler".
Des nouvelles mesures de lutte contre le harcèlement scolaire
Ce prix s'inscrit également dans une série de mesures, du programme pHARe, adoptées par le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye le 1er juin 2023, pour renforcer la lutte contre le harcèlement à l’école, et en particulier contre le cyberharcèlement. Le programme fait inévitablement écho au suicide de la jeune adolescente Lindsay, âgée de 13 ans, qui s'est donnée la mort le 12 mai dernier, après avoir été victime de harcèlement scolaire dans un collège du Pas-de-Calais.
"Le harcèlement n'a pas de place dans le système scolaire"
Olivier Dugrip, recteur de l'académie de Lyon
"L’école est engagée dans la lutte contre le harcèlement qui est une anomalie au sein du système scolaire, dans lequel il ne devrait y avoir de place que pour l’amitié entre les uns et les autres. Le harcèlement scolaire peut prendre des formes multiples, moqueries, insultes, menaces, violence physique. Tout ceci est inacceptable et ceux qui s’y livrent font preuve de lâcheté en s’attaquant à quelqu'un qu’ils pensent plus faible qu’eux et incapable de se défendre", appuie Olivier Dugrip, recteur de l'académie de Lyon.
Sans trop entrer dans les détails du programme pHARe du gouvernement, le recteur de l'académie de Lyon revient sur l'importance de la mobilisation des élèves et du rôle des ambassadeurs : "il y aura désormais un référent académique investi de cette responsabilité". À la rentrée prochaine, les établissements scolaires obligeront "tous les personnels de l’éducation nationale à se former à la lutte contre le harcèlement scolaire", est-il précisé sur le site du gouvernement.
Lire aussi : Harcèlement scolaire : prévention et solutions