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Le rapport qui dit non au contournement autoroutier de Lyon

Ce jeudi après midi, le rapport de la commission Mobilité 21 devrait proposer la réalisation de l'A45 Lyon/St-Etienne, repousser la construction du CFAL, suggérer l'enterrement du contournement autoroutier. Et surtout, préconiser le traitement du nœud ferroviaire lyonnais.

"Oui mais" à l'A45, "oui plus tard" au CFAL, "non mais" au contournement autoroutier de Lyon : dans le rapport Duron, présenté ce jeudi après-midi, Lyon n'est pas gâté. Présidé par le député Philippe Duron, la commission Mobilité 21 fait le tri parmi les 70 projets à 245 milliards contenus dans le Schéma national des infrastructures de transport (Snit). Il était commandé par le Gouvernement. Selon les éléments que nous avons à notre disposition, deux scénarii ont été étudiés. Le premier planifie entre 8 et 10 milliards d'euros d’investissements entre 2020 et 2030, plafonnant les moyens financiers à leur niveau de 2017. Le second, qui prévoit un retour de la croissance et de nouvelles ressources, fixe une enveloppe oscillant entre 28 et 30 milliards. Evidemment, selon que l'on retient l'une ou l'autre de ces hypothèses, les chantiers lancés ne sont pas les mêmes.

Nœud ferroviaire et gare souterraine à la Part-Dieu

Dans tous les cas de figure, un dosser est jugé prioritaire : le traitement du nœud ferroviaire lyonnais. Le rapport dépeint une situation critique à Lyon : "Les TGV sont souvent ralentis avant leur entrée dans la métropole et pendant sa traversée, les TER peuvent avoir plusieurs minutes de retard aux heures de pointe, les trains de marchandises ont de plus en plus de difficultés à y transiter", est-il écrit. Ce chantier serait ainsi séquencé : il s'agit d'abord d'améliorer "la capacité, la sécurité et la fiabilité" du réseau existant, notamment par une augmentation du nombre de voies traversant la ville, qui passerait de 4 à 6. Un élargissement qui nécessiterait un enfouissement partiel des voies. A cette fin, entre 1 et 1,15 milliard d'euros seraient alloués entre 2020 et 2030. Ensuite, viendra "le réaménagement lourd du cœur du nœud ferroviaire", notamment "l'aménagement en souterrain de nouvelles voies et d'une seconde gare à Lyon-Part-Dieu". Une phase évidemment plus chère, mais exécutée après 2030.

L'A45 si aucune alternative n'émerge

Les autres projets lyonnais sont plus polémiques, selon la version quasi-finale du rapport que nous nous sommes procurée. Dans le scénario 2, l'A45 Lyon/St-Etienne, estimée à 1,360 milliards d'euros, se hisse parmi les premières priorités, à engager entre 2020 et 2030. Et pourtant, les débats ont été vifs au sein de la commission qui "a constaté qu'elle disposait d'infirmations contradictoires pour se forger une opinion".

Si le projet est essentiel pour "améliorer l'accessibilité et l'attractivité de l'agglomération stéphanoise", il doit cependant faire l'objet d'études, notamment pour s'assurer qu'il "n'existe pas d'alternative effective à un coût raisonnable". Certains membres de la commission ont en effet préféré une amélioration de l'A47 existante et "le renforcement des dessertes ferroviaires entre Lyon et St-Etienne". Ils craignent, en cas de création de l'A45, un renforcement "de la congestion routière de l'agglomération lyonnaise (…) et le report modal du rail vers la route". Si l'A45 devait néanmoins se faire, elle devrait "s'accompagner au même horizon des garanties d'une réelle reconversion de l'A47 en boulevard urbain".

Le CFAL reporté, faute de fret

Quels que soient les scénarii, sont relégués à l'après-2030 les accès français au Lyon-Turin (7,990 milliards), le contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise (3,5 milliards), la ligne à grande vitesse Paris/Orléans/Clermont/Lyon (14 milliards) et le grand contournement autoroutier de Lyon (entre 1,2 et 3 milliards). Déclaré d'utilité publique sur sa partie nord en novembre 2012, le contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnais (CFAL) attendra donc un peu. Cette nouvelle ligne de 73 km libère des capacités au cœur de la ville, conformément aux objectifs de desserrement du nœud précédemment exposé. Mais son intérêt est "corrélé" à l'évolution des trafics fret qui, pour l'heure, stagnent voire déclinent. En attendant une nouvelle dynamique du transport des marchandises sur rail, la commission suggère de créer un observatoire pour juger des besoins, de lancer un plan de gestion des itinéraires de matières dangereuses dans l'agglomération et de poursuivre les études. En somme, d'attendre.

Un péage urbain plutôt qu’un contournement autoroutier ?

C'est à ce même horizon, post-2030, qu'est repoussé le contournement autoroutier de Lyon, un projet que le maire de Lyon conditionne au lancement de son périphérique ouest (Anneau des Sciences). Le document présente les deux itinéraires possibles, l'un à l'est, l'autre à l'ouest, sans trancher. Pour la commission, il n'est pas établi que cet ouvrage "apportera une réponse définitive aux problèmes de saturation de la traversée de la ville en raison de la faible part de trafic qui pourrait avoir intérêt à se reporter". Le trafic national et international n'est en effet pas majoritaire sous Fourvière.

Il est donc recommandé de poursuivre la réflexion et d'examiner la possibilité de mettre en place "un péage urbain". Le maire de Lyon, qui a récemment affirmé que le sujet pourrait être un motif de rupture avec François Hollande (lire ici), pourra toutefois intensifier son travail de lobbying : les recommandations de la commission Duron n'engagent pas le Gouvernement, qui tranchera dans les mois qui viennent.

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