Le syndicat CGT de l'Académie de Lyon a dénoncé ce lundi 21 juin l'intention du Rectorat de la ville de recruter des "agents issus du monde de la sécurité, notamment des anciens policiers", ce qui mettrait fin aux contrats des membres de l'actuel Équipe Mobile Académique de Soutien (EMAS). Le syndicat interroge cette nouvelle "logique de répression".
Recruter des "anciens policiers, gendarmes ou réservistes de l'armée" pour intervenir dans les établissements scolaires : tel est le projet du Rectorat de Lyon, largement dénoncé par le syndicat CGT. "Nous allons totalement passer d'une logique de prévention et de dialogue à une logique de dissuasion et de répression" dans les établissements scolaires, dénonce Prune Audiffren, co-secrétaire générale CGT Educ'action de l'Académie de Lyon.
Pour Prune Audiffren, "l'embauche de ces personnes qui ne connaissent rien au milieu scolaire" résulte de la "volonté du Recteur de recruter un profil sécurité et de basculer dans le côté répressif". "Il y a également une autre volonté : celle de casser la dynamique de l'actuelle équipe mobile de soutien, qui fonctionnait bien via la mise en place de binôme dans les établissements" ajoute-t-elle.
"Nous allons totalement passer d'une logique de prévention et de dialogue à une logique de dissuasion et de répression", dénonce Prune Audiffren, co-secrétaire générale CGT Educ'action de l'Académie de Lyon.
Ces nouvelles embauches de "profils sécurité" ont alors conduit au non-renouvellement des contrats de 8 agents contractuels, "sur les 12 que comptent l'équipe mobile de soutien". Les actuelles Équipes Mobiles Académiques de Soutien, plus communément désignées sous l'acronyme EMAS, avaient été créées en 2009 durant le mandat Sarkozy. "Au début, nous avions des profils gros bras, mais il s'agissait dorénavant plus de profils issus du milieu social et de la prévention des conflits", explique Prune Audiffren à Lyon Capitale. "Ces agents sont en mesure d'apaiser les tensions, de mettre en place un dialogue, de donner des conseils ..." déclare-t-elle.
Cette semaine, la secrétaire générale académique adjointe et directrice des ressources humaines a toutefois annoncé au syndicat la volonté du recteur de "transformer les orientations et les méthodes de l'équipe, en proposant des interventions groupées de personnels qui se rendraient en minibus dans les établissements en cas de tension".
Pour la co-secrétaire générale CGT Educ'action de Lyon, "il s'agit seulement d'une raison pour renvoyer les agents et recruter des forces de l'ordre, qui au final seront plus des personnels issus de la sécurité privée", non adaptés au secteur de l'éducation.
Edit le 23 juin à 9h :
Contactée par Lyon Capitale, la directrice de cabinet adjointe de l'académie de Lyon Camille Eudier justifie cette nouvelle disposition : "Au regard du changement de nature des phénomènes de violences et de situations complexes que connaissent certains établissements scolaires, le recteur de l'académie de Lyon a décidé de revoir les compétences et le champ d'actions de l'EMAS et d'en changer la composition pour disposer d'une équipe expérimentée en matière de sécurité et de sûreté, à l'instar de ce qui existe dans d'autres académies". "Les chefs d'établissement ont désormais besoin d'être accompagnés par des professionnels plus experts en matière de sécurité et de prévention, afin d'améliorer durablement le climat scolaire dans leurs établissements." ajoute-t-elle.