Mais le principal syndicat d'enseignants du secondaire n'entend pas se contenter d'AG et de distribution de tracts.
A Lyon particulièrement, le SNES souhaite mener la guérilla judiciaire contre le rectorat, bras armé du ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos en région. Pour ce faire, le syndicat s'appuie sur deux jugements de juin 2008 du tribunal administratif de Lyon qui condamne le rectorat pour avoir affecté un prof dans deux établissements (ce qui est légal) mais situés sur deux communes différentes (ce qui est illégal). Dans un des cas, le rectorat de Lyon a été condamné à verser 1500 euros à une professeur d'allemand qui avait un poste pour l'année 2005/2006 dans un collège de Vaulx-en-Velin mais avec un "complément de service" à effectuer dans un établissement de Genas. "Ces 1500 euros ne couvre qu'un peu plus que ses frais de déplacement, à savoir 34 km aller-retour trois fois par semaine", précise un syndicaliste.
Selon le secrétaire académique du SNES, Jean-Louis Perez, ces "compléments de service" se sont multipliés en cette rentrée 2008. En cause, la suppression de 268 postes dans les collèges et lycées de l'académie de Lyon. "Auparavant, quand il manquait des heures à un prof sur un établissement, on dédoublait une classe. Maintenant, on fait des "compléments de service" dans deux voir trois établissements pour boucher les trous. Forcément la qualité de l'enseignement s'en ressent". Le syndicaliste encourage donc tous les professeurs à saisir le tribunal administratif pour que le rectorat et, en bout de course, le ministère de l'éducation nationale mette un terme à cette situation illégale. "Xavier Darcos doit revoir sa copie, conclut Jean-Louis Perez. Car pour la rentrée 2009, ce n'est pas 11 000 postes supprimés qu'il annonce mais 13 000. Ce qui aura pour conséquence encore plus de recours aux vacataires et aux "compléments de service" pour pouvoir fonctionner".
Photo de Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale
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