Exclusif. Une semaine avant les Nuits sonores, Thibault, 26 ans, est tombé d’une poutre du haut du Sucre. Hospitalisé à l’hôpital neurologique de Bron, il risque d’être tétraplégique.
Le 3 mai dernier, un drame s’est déroulé sur le “rooftop” du Sucre à la Confluence. Juste avant les Nuits sonores, Thibault, un jeune homme de 26 ans, est tombé du toit de l’établissement et a fait une chute de 12 mètres. En réanimation à l’hôpital neurologique de Bron, les médecins estiment que la vie du jeune homme n’est plus en danger mais qu’il y a des risques qu’il soit tétraplégique.
Une soirée techno arrosée
Un petit retour en arrière s’impose. Ce dimanche-là, Thibault, opticien à la Croix-Rousse, débarque à 17h sur la terrasse du Sucre pour faire la fête avec ses amis. Un dimanche sur deux, le Sucre programme un rendez-vous techno appelé “We are reality” de midi à minuit. La fin d’après-midi est plutôt arrosée, la bande enchaîne les tournées de pastis.
Il se hisse sur une poutre et glisse
À 21h30, trop saoul, Thibault est “éconduit” par l’équipe de sécurité. Il envoie alors des textos à une amie restée à l'intérieur et lui dit que les videurs l'ont arrosé d'eau. Bien décidé à revenir danser, il remonte par l’escalier de secours, l’enjambe et se hisse sur une poutre. Il glisse et tombe 12 mètres plus bas. “Quand il a atteint le haut des escaliers, les vigiles ont arrosé à nouveau mon fils d’eau pour qu'il déguerpisse, avance Jean-Marie Couturier, le père de la victime. Je ne comprends pas… C’est de la folie. Thibault était dans une situation dangereuse et ils ne l’ont pas aidé.”La famille de Thibault s’interroge sur la sécurité de l’établissement.
“Sur le déroulement des faits, nous sommes dans l’expectative, car le personnel du Sucre n’a pas vu ce qui s’est passé”, affirme Julien Chauviré, l’avocat de l’établissement.
“À aucun moment, ils ne l’ont arrosé d’eau”
Cinq agents de l’entreprise Forevents assuraient ce soir-là la surveillance des lieux. “Nos employés n’ont pas vu que le jeune homme était monté sur l’escalier de secours puis la poutre, assure Philippe Pic, le directeur de la société. À aucun moment, ils ne l’ont arrosé d’eau. Ce ne sont pas nos méthodes, et ce ne sont pas non plus celles du Sucre. En revanche, ils ont tout de suite donné l’alerte quand ils l’ont vu chuter.”
Depuis, des mesures ont été prises afin d'interdire l'accès aux escaliers de secours. Des panneaux de signalisation, une chaine et un vigile bloquent en désormais l'entrée.
La famille de la victime a porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Une enquête pénale est en cours.
Il est toujours bien pratique de faire porter une responsabilité qui vous incombe sur les épaules d'autrui...