Entretien avec Salvador Rueda, créateur et planificateur du modèle urbain “supermanzana” ou “superblock” et ancien directeur de BCNecologia, l’agence d’écologie urbaine de Barcelone. Cette réinvention de la morphologie urbaine catalane a permis de réserver l’espace public à d’autres usages que la seule fonction circulatoire.
Lyon Capitale : Qu’est-ce qu’un superblock ? Salvador Rueda : Il s’agit d’une cellule urbaine de 16 à 20 hectares dont le périmètre est destiné à la fonction circulatoire, de façon à relier la ville d’un point à un autre. La membrane externe assure la fonctionnalité de la ville passante quand l’espace intérieur est une aire de priorité piétonne dévolue aux loisirs, aux jeux d’enfants, aux marchés, au sport, à la culture et à l’expression démocratique. Dans le cœur du superblock, un système de boucles permet l’accès des voitures à tous les immeubles sans pour autant qu’elles aient la possibilité de traverser le quartier de part en part, contrairement aux piétons et vélos qui, eux, peuvent prendre les rues dans les deux sens. Autrement dit, les voitures ressortent par la même voie qu’elles ont empruntée pour rentrer. Et la vitesse est limitée à 10 km/h. Quant au stationnement, il se fait dans des parkings en-dehors de la voie publique. Lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’infrastructures en dehors de l’espace public, seuls les résidents peuvent stationner sur la voie publique.Il vous reste 84 % de l'article à lire.
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