"Le tatouage est devenu un produit de consommation"

Julien, alias Nowe, est tatoueur indépendant à Lyon, dans le quartier de la Guillotière. Il travaille aux côtés de trois tatoueurs au sein de Biribi Tattoo, qui fêtait ce samedi son premier anniversaire. Béret vissé sur la tête, la trentaine, Julien s’affirme comme un tatoueur de la « vieille école ».

le tatoueur Nowe

Romain Clément
Le tatoueur Nowe dans le studio Biribi Tattoo, rue Sébastien Gryphe

Qui vient se faire tatouer chez vous ?

Des gens de toute classe sociale, plutôt jeunes, des hommes comme des femmes. Je dirais qu’environ 40% de notre clientèle n’est pas lyonnaise, et une petite partie est étrangère. Ils nous connaissent surtout par bouche-à-oreille ou via Internet.

La clientèle se diversifie-t-elle beaucoup ?

C’est très personnel, mais selon moi elle se diversifie peut-être même trop. Le tatouage est devenu une mode, un vrai produit de consommation. De plus en plus de gens passent au salon pour me demander un tatouage tendance. Je suis assez conservateur sur la question. Je considère plutôt le tatouage comme une tradition, une transmission avec son côté sacré, voire religieux. Des gens ont mis une vie à obtenir un certain résultat visuel sur leur peau, qui représente leur histoire. Aujourd’hui, des clients arrivent chez un tatoueur et leur demandent de s’adapter à ce qu’ils veulent. Moi je ne fonctionne pas de cette manière. Il y a des choses que je refuse de faire. Je ne suis pas là pour dessiner le signe que tout le monde veut, comme celui de l’infini, ou changer la couleur des roses que j’ai imaginé pour répondre aux désirs du client.

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Romain Clément

Peut-on parler de « démocratisation » du tatouage ?

Quand on remonte à la fin du XIXe siècle, les premiers tatoueurs européens ont d’abord exercé pour la noblesse, en Angleterre, en Allemagne... Toute l’aristocratie anglaise était tatouée, même l’impératrice Sissi en Autriche. Le tatouage était donc élitiste au départ. Ensuite il s’est marginalisé, on a vu arriver les tatoueurs de port pour les marins etc.

Chez vous, combien coûte un tatouage ?

Tout dépend du travail et du temps qu’il nécessite. Le prix minimum s’élève à 100 ou 120 euros. Une grosse pièce dans le dos peut coûter 1500 euros, mais en ce qui concerne un travail sur tout le corps, le pris sera bien plus élevé.

Samedi, vous organisiez un Walk’in pour l’anniversaire de Biribi Tattoo. De quoi s’agit-il ?

Nous avons réalisé des dessins originaux pour l’événement. Les clients se font tatouer de façon plus spontanée, sans prise de rendez-vous. Pour la journée, nous avons baissé nos prix. En dehors de ces occasions, nous accueillons aussi des invités chez Biribi. Ce week-end nous avons travaillé avec le tatoueur berlinois Pete Corrie.

Le site de Biribi Tattoo

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