l'ancienne verrerie de givors
@ Etienne Bouy

Le terrible et interminable combat des verriers de Givors

Depuis des années, les verriers de Givors se battent pour faire reconnaître le caractère professionnel des cancers qui les déciment. Un combat qui n’est pas près de s’arrêter et qui est frappé par les lenteurs administratives.

@ Etienne Bouy

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Le combat des verriers de Givors n'en finit pas. En mai 2011, Lyon Capitale évoquait déjà le dossier de ces anciens salariés de la verrerie de Givors (VMC BSN Glasspack), décimés par une épidémie de cancers et qui se démènent pour faire reconnaître l'origine professionnelle de leur maladie.

Parmi eux, Christian Cervantès avait été le premier à se lancer dans la bataille juridique. Alors qu'il a aujourd'hui succombé à la terrible maladie qui le rongeait, sa famille poursuit son combat. Le 12 mars dernier, celle-ci poursuivait la Sécurité sociale pour refus de reconnaissance de l'origine professionnelle des cancers de Christian Cervantès.

Par une décision du 9 avril dernier, la famille Cervantès obtenait gain de cause, la cour reconnaissant que la polyexposition (amiante, hydrocarbures et dérivés) au poste de travail est cause de développement de cancers. La caisse de sécurité sociale a ainsi été contrainte à régler les arriérés. Le jugement est définitif, la Sécurité sociale n'ayant pas fait appel.

Un cancer, mais pas l’autre

@ Etienne Bouy

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Mais voilà, la décision rendue par le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) ne porte que sur un seul des deux cancers dont souffrait M. Cervantès, celui du plancher buccal, ignorant le cancer des amygdales dont il était également atteint. Pour cette deuxième pathologie, pourtant dans la même région “aérodigestive supérieure”, une autre demande de reconnaissance de l'origine professionnelle a été déposée devant le CRRMP, refusée encore.

La famille de Christian Cervantès doit donc de nouveau porter le dossier devant le Tass, le 15 octobre prochain. Une procédure "longue et pénible", décrit Laurent Gonon, qui défend le dossier des verriers de Givors et qui n'est plus surpris de ces obstacles. "Tout cela est fait pour jouer la montre ! On attend que les hommes meurent, que les veuves se découragent…", estime-t-il.

60 dossiers de verriers aux prud’hommes

Même pour ce qui est du jugement rendu en avril, les choses tardent. Le montant des arriérés à rembourser par la Sécurité sociale doit être calculé par la Sécurité sociale elle-même. Et, pour l'instant, la famille reste sans nouvelles.

En parallèle, une procédure collective avec 60 dossiers de verriers est menée devant le tribunal des prud'hommes de Lyon. Les anciens salariés givordins réclament l'indemnisation du préjudice d'anxiété pour l'exposition à l'amiante pendant leur carrière professionnelle, ainsi que la délivrance d'attestations d'exposition aux cancérogènes. Ils demandent en outre, pour cette dernière exposition, l'indemnisation du préjudice d'anxiété.

La décision sera rendue le 20 janvier 2015.

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