La France, elle, soutiendra le peuple tibétain pour l'occasion. A Lyon, le 7 mars, à Paris, le 10 ou à Marseille le 14, les manifestants défendront " l'auto-détermination du Tibet ". Plus de 500 tibétains en exil seront présents à Paris, le 10 mars 2009.
Aucune consigne, cependant, n'a été donnée au peuple tibétain pour se mobiliser ce 10 mars. " Cette année, le peuple n'a pas fêté le Nouvel An Tibétain en hommage aux morts de 2008. Alors il se peut qu'il ne se soulève pas le 10 mars, de peur d'être maté ", pense Caroline Bénollet, fondatrice de l'association SOS Tibet Nienpo. Parce que le 16 février, encore, vingt tibétains ont été arrêtés, à coup de matraque, après un rassemblement suite au discours du dalaï-lama où il évoquait " une situation tendue " et " un trop-plein de colère ".
" La moindre réunion est maintenant étouffée ", s'indigne Patrick Bonnassieux, porte-parole de Lions des Neiges.
Surveillance militaire, arrestations, tortures : au lendemain des évènements liés aux Jeux Olympiques de Pékin, le Tibet est plus que jamais barricadé. Caroline Bénollet décrit : " les passages au Tibet ne sont plus tolérés, dans les villages, il y a un soldat chinois pour deux habitants. Journalistes et étrangers ne sont plus admis sur le territoire, la réprimande est partout ".
Wangpo Bashi, secrétaire du Bureau du Tibet à Paris, explique ce verrouillage par " la crainte de Pékin de débordements pareil à 2008 ". " Alors, ils ont décidé de fermer le territoire pour que la répression au Tibet ne soit pas connue du monde ", poursuit-il.
A cette militarisation renforcée, s'ajoute la volonté de Pékin de siniser le plateau tibétain. Un objectif plus appuyé après les évènements de l'an passé. Christine Daudé, marraine d'une famille tibétaine l'affirme : " Les familles ne peuvent pas avoir plus de deux enfants, comme là-bas. Au Tibet, l'enseignement est exclusivement chinois. Les enfants apprennent la langue chinoise, ses sciences politique et l'Histoire de la Chine uniquement, pour ne pas faire connaître l'idée d'une démocratie aux enfants ". " Le but de la Chine est d'absorber la culture tibétaine jusqu'à ce qu'elle disparaisse " conclut-elle.
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