Si la justice lyonnaise "fait beaucoup avec peu", elle annonce "envisager la réponse judiciaire en fonction de (ses) moyens" et "réduire la voilure".
"Nos conditions d'exercice ne sont plus acceptables". Une fois n'est pas coutume, Nicolas Jacquet, procureur de la République de Lyon et Mickaël Janas, président du Tribunal judiciaire de Lyon ont rompu avec la tradition de l'audience solennelle du tribunal judiciaire de Lyon, en parlant d'une même voix. "Nous sommes contraints de réduire notre voilure en réduisant le nombre d'audiences."
Les chiffres sont égrenés, un par un, de façon très clinique : "il nous faudrait 900 greffiers, ils sont 400, il faudrait 220 juges, on est 100, il faudrait 100 parquetiers, ils sont 40." Et de commenter, devant une assemblée particulièrement silencieuse (préfet, président de Région, président de la Métropole, bâtonnière, président de l'association des maires de France, etc.) : "nous sommes à un point de rupture. Nous sommes écrasés par le nombre de dossiers."
"Peut-on sérieusement accepter de ne donner que quelques minutes d’écoute à des parents lorsqu’il s’agit de trancher le droit de garde de leurs enfants ?"
Nicolas Jacquet, procureur de la République de Lyon et Mickaël Janas, président du Tribunal judiciaire de Lyon
Et d'annoncer être contraints de réduire la voilure du tribunal judiciaire "en réduisant le nombre d'audiences". Sur le premier trimestre, 28 audiences seront ainsi supprimées, au civil et au pénal, pour "ajuster notre activité juridictionnelle à l’actualité de nos moyens".
Cette diminution représenté 5% de l'activité globale du tribunal judiciaire de Lyon. Un chiffre à rapprocher du taux d'absence qui, lui, est de près de 10%.
"Notre responsabilité désormais est aussi de savoir prioriser et d’envisager notre réponse judiciaire sous l’angle des moyens dont nous disposons réellement."
"Priorser, ce n'est pas renoncer"
Pour le procureur de la République de Lyon et le président du Tribunal judiciaire, "prioriser, ce n’est pas renoncer à ces enjeux majeurs (...)", c'est "rejoindre les véritables attentes de nos concitoyens".
Le procureur de la République de Lyon et le président du Tribunal judiciaire de Lyon terminé leur allocution en citant Goethe : "On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin."
Donc,
à cause de l'usage de monnaie, on manque de budget pour la justice dans tous les secteurs.
Et les délais déjà très longs vont encore exploser, amenant les citoyens à un sentiment qu'il n'y a "pas de justice"...
Solution :
- Râler et ne rien faire ?
- Râler et faire en sorte que les impôts soient augmentés pour que les budgets soient suffisants ?
- Supprimer les crédits dans d'autres domaines (pas des miettes mais des milliards d'euros) pour combler celui là ?
- Comprendre que cette société est en bout de course et qu'il faut passer à une société postmonétaire ?
- Autre ?