Le XXIe siècle sera jeune ou ne sera pas

Régulièrement, sur lyoncapitale.fr, retrouvez notre chronique, signée Bobo Lejournaleux, 28 ans et toutes ses dents. Bobo-dit-BLeJ y défendra des positions "hyper engagéesJ", dans des enquêtes de fond ou des éditos au vitriol, "pour une société plus juste et plus humaineJ". Dans ce deuxième épisode, BleJ salue le comité interministériel de la jeunesse présidé par le Premier ministre, ses "treize chantiers prioritaires" et "ses quarante-sept actions concrètes". Lyon Capitale tient à le préciser pour les esprits chagrins (oui oui, il y en a) : ce n’est pas de l’info, c’est du second –voire du troisième- degré. Ouf. Quoique…

Une fois n’est pas coutume, je voudrais remercier ici et maintenant le président de la République. Merci monsieur le président de la République de respecter vos engagements et de mobiliser le gouvernement tout entier au profit de notre jeunesse ! Car c’est bien d’une "vision renouvelée d'une politique de jeunesse au XXIe siècle" dont il s’agit, comme vient de l’affirmer modestement le Premier ministre. Il était temps ! Désormais, à compter de 2013, le comité interministériel de la jeunesse se tiendra en effet une fois par an ! Une fois par an, le Premier ministre prononcera devant le Parlement un discours sur l'état de l’union de la jeunesse ! Une fois par an, il sera muni d'un rapport fondé sur le suivi d'une quarantaine d'indicateurs statistiques sur la situation des jeunes en France ! Une délégation interministérielle à la jeunesse sera même créée pour veiller à la bonne exécution des nombreuses initiatives lancées ! Voilà voilà.

Préparer psychologiquement nos jeunes aux allocations

Mesure phare entre les mesures phares, la "garantie jeunes". Le jeune en difficulté sera enfin accompagné par une mission locale qui lui proposera des formations en échange d'une allocation équivalente au montant du RSA, soit 483, 24 euros. Bien sûr, l'accès au RSA de tous les 18-25 ans, (que demandaient les fédérations de jeunes regroupant les associations de jeunes regroupant les jeunes) n'a hélas pu être retenu, parce que les finances publiques ne sont pas au mieux : il n’y aura pas un euro supplémentaire au budget, mais des "redéploiements". De toute façon, il est quand même plus efficace de verser une allocation à un maximum de jeunes en échange d’une petite formation plutôt que de les envoyer au casse-pipe dans les entreprises qui font des profits en exploitant la misère. C’est peut-être dur à accepter, mais c’est ainsi, l’emploi à vie c’est terminé et il faut psychologiquement préparer nos jeunes aux différentes allocations auxquelles ils auront droit tout au long de leur vie, qu’ils pourront faire valider comme acquis de l’expérience vécue (AEV). Et puis, un nouveau service public sera créé, qui se nommera service public d'information, d'accompagnement et d'orientation (SPIAORR) et qui relèvera de la responsabilité des régions.

Des chemises roses pour des logements verts vacants

Toujours du côté des mesures phares, il faut noter qu’une grande garantie universelle et solidaire des risques locatifs (GGUSRL) entrera en application, dès le début de l’année prochaine. Les critères d'attribution des HLM seront révisés pour prendre en compte les spécificités des jeunes : leur dossier sera toujours en bas de la pile s’ils ne connaissent pas d’élus locaux, mais ils seront classés dans des chemises roses. Les loyers seront plus fermement encadrés par Cécile Duflot, qui redoublera d’efforts pour trouver des logements verts vacants, qui seront attribués en priorité aux jeunes (LVVPJ). Enfin, les jeunes seront dotés d'une mutuelle et l’accès à la CMU leur sera grandement facilité.

Un Inspecteur du Travail dans chaque entreprise

Mais la mesure la plus spectaculaire, que tous les Français attendaient, jeunes, moins jeunes, seniors, c’est l’encadrement strict des stages, préparé par le ministère du Travail dès cette année : plafonnement de la part des stagiaires dans les effectifs de l'entreprise, limitation de la durée des stages, requalification en contrat de travail de stages « se substituant à un emploi », et extension aux stagiaires des protections prévues par le Code du Travail. Olivier Besancenot rêvait de faire entrer un Inspecteur du Travail dans chaque entreprise, François Hollande l’a fait. Il était temps de contrôler et surtout de sanctionner tous ces patrons-voyous qui licencient à tour de bras sans aucune raison valable. Un stagiaire aura bientôt les mêmes droits qu’un salarié, qu’il soit dans une TPE ou une multinationale, et il sera pratiquement impossible de s’en séparer. C’est déjà une formidable victoire contre la précarité, qui oserait dire le contraire ? Il ne restera plus qu’à interdire définitivement tout licenciement et à "rendre le chômage illégal", comme le souhaitait Bernard Tapie, du temps où il était à gauche.

Quand on veut on peut

Il est enfin question de mettre en œuvre une reconnaissance des acquis de l'expérience associative (6 mois dans une association suffiront par exemple à valider une année de Sociologie), d'encourager la participation aux mouvements associatifs, politiques et syndicaux (seront bien entendu exclus de la liste les mouvements néo-fascistes et ultra-libéraux, comme les associations de pêche à la mouche ou de PME-PMI). "Nous ne lançons pas, sur le mode du gouvernement précédent, un plan Marshall qui ne se concrétiserait pas faute de crédits. Nous allons mener une action dans la durée en mobilisant toutes les politiques publiques", a juré le Premier ministre. Sans un euro de plus. Comme quoi, quand on veut on peut.

Par BLeJ.

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