Pourquoi un tel engouement, pour une campagne sans réel suspense ? Il ne faut pas oublier que les législatives sont la clé de voûte de notre système de financement de la vie politique : chaque voix récoltée par un parti lui rapportera quelques euros de subvention annuelle pendant les cinq prochaines années. Une manne qui explique peut-être l'existence de partis, dont on n'entend parler qu'au moment des législatives.
Cette profusion de candidats s'explique aussi par la grande désunion de la future opposition. Faute d'accord avec le PS, le Modem, les Verts ou le PC présentent des candidats (presque) partout. A l'extrême-gauche, ce n'est pas mieux : Besancenot, Bové, Buffet, Laguiller et Schivardi semblent décidés à jouer un match retour, après l'échec de la présidentielle, où aucun d'entre eux n'a atteint les 5%. A droite, c'est plus serein, même si quelques "dissidents" tentent leur chance : l'UMP paye en particulier le fait de n'avoir investi aucune femme.
L'enjeu politique dans le Rhône peut se résumer simplement : le 17 juin prochain, combien restera-t-il de député de gauche dans le Rhône ? Sur les 4 circonscriptions actuellement à gauche (sur 14), seule la 14e circonscription semble en effet assurée de rester à gauche. La droite peut en revanche espérer faire "tomber" Villeurbanne (6e), Bron (7e) et Saint-Priest (13e). La gauche espère faire élire Pierre-Alain Muet dans la 2e de Lyon, où Ségolène Royal est arrivée en tête. Encore faut-il résister à la vague bleue...