Collomb-superstar
© photomontage

Législatives du Rhône : Collomb Superstar à Lyon

Si le scrutin majoritaire est un prisme trompeur, le fait politique majeur à Lyon intra-muros est incontestablement le triomphe de Gérard Collomb. Le sénateur-maire de Lyon aura résisté aux pressions plus ou moins amicales des dirigeants de la rue de Solférino et fait élire "son" candidat Thierry Braillard, face au "khmer vert" Philippe Meirieu.

S’il n’y a pas de "modèle lyonnais", il y a bien un capitaine qui tient fermement la barre de sa ville et n’entend pas céder une once de son pouvoir lors des prochaines élections municipales. Foin des appareils et des accords électoraux, Collomb est premier violon à Lyon et n’a que faire de la fosse d’orchestre nationale. Sur le terrain, c’est "The Boss", et les étiquettes partisanes n’ont désormais qu’une importance toute relative, tant la personnalisation des scrutins y est devenue prégnante. Arrive un moment, dans certains parcours politiques, où l’édile a su créer un lien fort, quasiment irrationnel, avec la population : ainsi Jean-Claude Gaudin à Marseille, feu Georges Frêche à Montpellier, Jean-Louis Borloo à Valenciennes, les exemples ne sont pas si nombreux.

Un lien qui fait souvent la différence au moment du vote. Cet état de fait a deux conséquences. La première concerne la presse. Celle-ci doit, plus encore que d’habitude, exercer son rôle de vigie et ne pas céder aux sirènes du collombisme triomphant. Pour ce qui concerne Lyon Capitale – et ce n’est pas un scoop – aucun risque. Nous n’en rajouterons pas, mais nous ne retrancherons rien non plus. Nous continuerons ainsi à enquêter sereinement et à résister aux pressions de toute sorte, avec l’indépendance d’esprit qui nous caractérise.

La seconde conséquence concerne l’opposition de droite, désormais amputée du centre. Pour les élections municipales de 2014, il ne lui faudra pas miser sur un effondrement de Gérard Collomb mais bien proposer aux Lyonnais un projet alternatif, solide et cohérent. Un projet, c’est une chose... Mais la personne qui le porte en est une autre. Elle devra faire preuve d’un vrai charisme, s’imposer en patron et, au-delà de ses propositions concrètes, totalement ringardiser Gérard Collomb. L’affaire n’est pas mince et ressemble, aujourd’hui, à une gageure.

Les candidats de droite viennent tous d’être battus à plate couture. Emmanuel Hamelin, Michel Havard ou Denis Broliquier parviendront-ils à incarner l’avenir ? Poser la question, c’est déjà y répondre un peu et, sans faire injure à ces différentes personnalités, il faut bien reconnaître que le compte, pour l’instant, n’y est pas. C’est bien d’un nouveau Michel Noir – version 1989 – dont la droite a besoin à Lyon. Il a quelques mois pour émerger et faire mentir l’adage selon lequel "la démocratie française n’est qu’une cooptation ratifiée par un vote". Faute de quoi, comme en 2008, Gérard Collomb l’emportera au premier tour, et cette fois probablement dans les neuf arrondissements de la Capitale des Gaules.

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