Le maire socialiste de Villeurbanne Cédric Van Styvendael s'était inquiété du parachutage de Gabriel Amard sur la 6e circonscription du Rhône. Vendredi 29 avril, le conseiller régional LFI tente de désamorcer la situation et tend la main aux socialistes dans Lyon Capitale.
À Villeurbanne, dans la Métropole de Lyon, l'union de la gauche a du mal à se sceller en vue des législatives. Tandis qu'Insoumis, écologistes, communistes et socialistes tentent de trouver un accord pour le prochain scrutin prévu en juin, le rapprochement pour une "union populaire" s'avère complexe . Notamment dans la 6e circonscription du Rhône, correspondant à Villeurbanne, où Jean-Luc Mélenchon a glané près de 38 % des voix au premier tour de la présidentielle, devançant ainsi Emmanuel Macron et ses 25,8 %.
Gabriel Amard, actuellement conseiller régional LFI d'Auvergne-Rhône-Alpes, est en pôle position pour être parachuté dans cette circonscription. Une candidature qui a du mal à passer auprès du maire socialiste de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, qui a fait part de son agacement dans nos colonnes. "On ne peut pas faire n'importe quoi à Villeurbanne, même au nom de l'union que je prône et que j'ai mis en œuvre depuis 2 ans. À cet égard, on nous doit quelques formes de politesses", expliquait-il, à propos de la probable candidature du gendre de Jean-Luc Mélenchon.
Le potentiel candidat Insoumis Gabriel Amard, interrogé par Lyon Capitale vendredi 29 avril, préfère ouvrir le dialogue en direction du chef de l'exécutif villeurbannais. "Si on pouvait se parler, comme je le souhaite, il serait un peu plus éclairé sur ce qui fonde la proposition de ma candidature dans le cadre du rassemblement au niveau national et que je puisse être le candidat commun de cette nouvelle union populaire", avance Gabriel Amard.
"Si ça se trouve je serais le moins parachuté de tous les candidats aux élections législatives", Gabriel Amard, conseiller régional LFI.
Accusé par l'édile d'être parachuté par la France Insoumise sur une terre historiquement socialiste, le conseiller à la Région Auvergne-Rhône-Alpes assure connaitre ce territoire sur le bout des doigts. "Si ça se trouve je serais le moins parachuté de tous les candidats aux élections législatives. C'est une élection nationale, je cours le pays pour que l'on fasse des lois dans l'intérêt général à partir des colères des gens. Demain, je n'entends pas faire autrement dans l'exercice d'un mandat, s'il venait à m'être confié", avance celui qui n'est toujours pas investi officiellement. Pour autant, l'élu à la région se dit prêt à assumer un mandat à l'Assemblée nationale. "Je suis déterminé à être là où le devoir commande. À partir du moment où il y a un accord et qu'il prévoit une candidature de la nouvelle Union Populaire par un Insoumis, alors oui, j'y suis prêt. Je suis à la disposition de cette nouvelle constitution politique. Et si cet accord prévoit un nombre de circonscriptions pour les écologistes, les socialistes ou les communistes, on s'y pliera. Nos personnes ne comptent pas, il en va de l'intérêt du peuple", assure-t-il.
Main tendue
Les socialistes, LFI, et les écologistes multiplient les initiatives pour trouver un terrain d'entente dans le cadre des législatives, afin de reprendre la 6e circonscription des mains du député sortant Bruno Bonnell (LaREM). Dans cet objectif, Gabriel Amard considère que toutes les forces de gauche doivent s'appuyer sur les scores enregistrés par FI au premier tour de la présidentielle. "J'entends la déception du maire Villeurbanne, mais aussi de ceux qui réalisent que, par le résultat du 1er tour de la présidentielle, LFI avait raison sur le diagnostic visant à reconnecter le peuple avec l'écologie, l'altruisme et l'humanisme. Ça s'est ressenti par les urnes. Pour autant, je suis pour tendre la main à la famille socialiste avec tous ceux qui veulent aider. Nous avons plus de points communs et surtout il y a une urgence sociale à laquelle il faut répondre. On ne peut pas se permettre de reprendre 5 ans de Macron et de politique libérale", lâche-t-il.
Aujourd'hui, il pourrait participer à l'élaboration de la stratégie et peut-être même au choix du candidat, mais il devient inconvenant de sa part de vouloir choisir chez les autres. C'est une vieille tradition dans le mouvement ouvrier, et donc dans la famille socialiste : on ne choisit pas chez les autres. Je me porte garant de cette vieille tradition socialiste, Gabriel Amard, à propos du maire de Villeurbanne.
Côté PS, Van Styvendael trouve plus de légitimité à ce qu'un membre du groupe insoumis de l'exécutif villeurbannais soit choisi pour porter une candidature aux législatives. Selon Gabriel Amard, le maire de Villeurbanne a déjà loupé le coche et la possibilité de négocier la candidature n'est plus d'actualité. "Il y a 6 mois, le maire avait toute sa place pour venir nous aider. Il y a 4 mois encore il pouvait donner son parrainage à Jean-Luc Mélenchon, se souvient-il. Et d'ajouter qu'aujourd'hui, il pourrait participer à l'élaboration de la stratégie et peut-être même au choix du candidat, mais il devient inconvenant de sa part de vouloir choisir chez les autres. C'est une vieille tradition dans le mouvement ouvrier, et donc dans la famille socialiste : on ne choisit pas chez les autres. Je me porte garant de cette vieille tradition socialiste".
Identité
Le Parti socialiste de Villeurbanne avait déjà choisi Cristina Martineau, adjointe au maire à la petite enfance et aux personnes âgées, comme candidate de gauche pour les législatives. Voyant les Insoumis lorgner sur un bastion historique du socialisme, le maire Van Styvendael jugeait irresponsable "d'envoyer n'importe qui sur cette circonscription", au risque de voir la 6e circonscription perdre son identité PS. "Je lui propose de présider le comité de soutien au programme de la nouvelle Union populaire et écologique, rétorque Gabriel Amard. Il est le bienvenu. Il n'y a pas d'effacement possible avec moi. Avec des élus qui participent à une majorité municipale, avec demain un député qui se coordonne sur ce travail là à l'assemblée nationale, il n'a rien à craindre".
Pour Agathe Fort, adjointe LFI à la mairie de Villeurbanne, il faut prendre appui sur le travail réalisé durant la campagne municipale en 2020. "Dans la majorité villeurbannaise chaque parti a gardé son identité et ce même derrière Van Styvendael. Cette campagne municipale a vivifié les rapports entre forces de gauche à Villeurbanne. Finalement, cela peut se transcrire a niveau national. En tant qu'Insoumis on vient porter nos idées et les décliner au niveau local. On amène autre chose et on amène une véritable identité politique" fait valoir l'élue. Si le potentiel ralliement de toutes les gauches est semé d'embûches à Villeurbanne, tout reste encore à faire. Gabriel Amard n'a fait que proposer une candidature, et La France Insoumise a encore jusqu'au 7 mai pour officialiser ses investitures.
LFI ignore ce qu'est le népotisme, hormis quand c'est pour hurler lorsque cela est ailleurs que chez eux.
"Si ça se trouve je serais le moins parachuté de tous les candidats aux élections législatives", Mais pas le premier !
Une résidence effective d'au moins 5 ans devrait être une des conditions de candidature possible le parti ?? socialiste ?? celui qui abonde chez REM !!
PS /PCF # LFI : on ne déjeune pas avec le diable même avec une très longue cuillère. Bonne chance !
au vue des résultats présidentiels certains ont préférés déjeuner avec le "saigneur" de nos budgets !