Cette affaire n’est qu’une accumulation d’erreurs.
En premier lieu, une famille résidant en France et réclamant le statut de réfugiés politiques depuis plus de quatre ans, c’est la première erreur, la durée excessive des procédures, ce genre de question devrait être tranchée en quelques semaines, au pire en quelques mois.
Finalement, on expulse mais on fait chercher par la police avec beaucoup de maladresse la jeune Leonarda alors qu’elle participe à une sortie scolaire ; n’aurait-il pas été possible d’attendre son retour en évitant ainsi un psychodrame lamentable, quelques jours de plus après un délai de latence de plus de quatre années.
Erronées aussi les bonnes âmes qui manifestent et réclament le retour de toute la famille, sont-elles prêtes à faire personnellement les efforts matériels et financiers pour entretenir cette famille et les insérer ; il s’agit en l’occurrence du père et de la mère qui ne parlent pas français, qui n’ont aucune formation et qui ne semblent pas avoir, comme le disent les associations humanitaires qui se sont occupé d’eux en France et en Italie, une quelconque inclination pour le travail.
Et pourquoi réserver un tel traitement à la seule famille de Leonarda, ils sont nombreux, si nombreux, pour de bonnes et de mauvaise raisons ceux qui veulent rejoindre notre pays, pourquoi alors ne pas les accueillir tous au regard de nos principes sacrés d’égalité, de fraternité et enfin de liberté.
L’ultime erreur est celle commise par François Hollande offrant à la seule Leonarda de revenir, de l’accueillir, de lui permettre de poursuivre sa scolarité. Cette erreur a été relevée par tous, même par ses amis politiques mais il ne s’agit pas en l’espèce du caractère cruel de la proposition comme cela a été relevé par les Verts et le Front de Gauche, que ce serait-il passé si Leonarda et ses parents avaient accepté la proposition du Président de la République.
Il aurait fallu prendre en charge le retour de la jeune Leonarda, son installation, son entretien en France mais surtout quelqu’un a-t-il pensé à ce qui aurait pu se passer ensuite.
Au bout de 8 jours, la jeune fille aurait craqué, elle aurait réclamé ses frères, ses sœurs, sa mère, son père, la séparation lui aurait été – et c’est vraisemblablement sincère – insupportable. Qu’aurait-on fait dans cette hypothèse virtuellement inévitable ?
On ne pouvait expulser à nouveau la jeune Leonarda, d’abord pour des raisons morales mais aussi pour des raisons juridiques, puisqu’il est interdit d’expulser de France des mineurs sans leur accord (règle qui remet d’ailleurs en question la régularité de l’expulsion de Leonarda, de ses frères et de ses sœurs).
Enfin, la séparation d’un mineur d’avec sa famille est condamnée avec constance par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Cette affaire a été gérée en dépit du bon sens, elle risque de ne pas être terminée.
Cette affaire aura surtout montré certaines réalités, la 'famille bien intégrée' s'est désintégrée au fil des articles... Pas de recherche de travail pour le père, volonté affichée de vivre d'aides, absentéisme des enfants scolarisés, insultes a l'encontre de la France après le retour au pays...