L'occasion de faire le point sur la campagne d'action nationale et, aussi, pour la quinzaine 'd'amoureux', de partager des situations souvent compliquées.
'Toutes les semaines, je reçois une vingtaine de couples qui nous appellent à l'aide', s'inquiète Claire Deverine, animatrice de l'association des 'amoureux au ban public', mis en place par la Cimade, un organisme subventionné qui défend les droits des couples mixtes à vivre en France. Et devant l'urgence de la situation, les collectifs locaux de plusieurs villes se sont rassemblés pour monter une campagne nationale, lancée le 16 juillet dernier. Point important de la démarche : la signature d'un appel qui a recueilli pour l'instant près de 9400 signature, dont celle de la maire de Saint-Fons, Christiane Demontès. L'organisation lyonnaise tient particulièrement à ce que les élus locaux soient sollicités pour soutenir le droit à l'amour des couples franco-étrangers. En effet, certaines municipalités sont mises en cause, puisque ce sont elles qui, parfois, alertent le procureur de la situation 'irrégulière' d'un couple. 'Elles jouent le rôle de préfecture', a dénoncé Claire Deverine, lors de la dernière réunion.
Parmi les couples présents, Nadya et son ami ont raconté leur histoire devant l'assistance. Leur mariage est prévu mais, pour l'heure, ce projet n'est qu'au stade du rêve. En effet, les deux membres du couple se sont retrouvés en garde à vue, Nadya étant pourtant de nationalité française, mais suspectée d'avoir hébergé une personne en situation irrégulière. 'Elle été humiliée en étant placée en garde à vue', dénonce Claire Deverine. 'Dans les locaux de la police, j'ai été interrogée sur les rentrées d'argent, ils voulaient entrer dans l'appartement, casser la porte... Ils pensaient que notre demande de mariage était bidon', a raconté Nadya, dont l'émotion était palpable. Son compagnon se trouve aujourd'hui au centre de rétention à Saint-Exupéry. 'Nous sommes dans un contexte où il y a suspicion automatique des couples mixtes, avec des interrogatoires sur la véracité de leur amour', continue Claire Deverine. Pour l'association, le contexte législatif stricte est de plus en plus difficile à supporter pour les couples.
En plus d'une pétition dénonçant 'le durcissement constant des lois sur l'immigration et des pratiques administratives', la campagne nationale sera marqué par un grand concert de soutien qui aura lieu le 11 octobre à Montpellier, ville où est né le premier collectif des 'amoureux au ban public'. Parmi les vedettes soutenant le mouvement : Renan Luce, Sergent Garcia et Tiken Jah Fakholy. Pour une sorte d'hymne à l'amour.
Bastien Gouly