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© tim douet

Les bars bientôt fermés à 3 heures à Lyon ?

Alors qu'ils peuvent ouvrir jusqu'à 4 heures du matin actuellement, les bars de nuit pourraient fermer à 3 heures à partir de la mi-mars à Lyon. Le préfet s'apprête à prendre une décision en ce sens selon la profession.

Inquiets du futur arrêté que doit prendre le préfet sur la réglementation des horaires d'ouverture des bars de nuit à Lyon, la profession alerte l'opinion publique. Après avoir créé le buzz sur les réseaux sociaux lyonnais cette semaine, les membres de l'association "Sauvez la nuit lyonnaise", principalement des propriétaires de boîtes et de bars de nuit à Lyon, ont convoqué la presse ce jeudi en fin de matinée. Ils ont communiqué sur les enjeux d'une fermeture anticipée pour la profession.

300 emplois sacrifiés et des problèmes de sécurité

Le préfet doit prendre un nouvel arrêté mi-mars, il envisage selon la profession d'autoriser les bars de nuit à fermer à 3 heures contre 4 actuellement avec un arrêt de la vente d'alcool une demi-heure avant, soit à 2h30 du matin. Pierre Chambon, vice-président de l'UMIH, l'Union des métiers et des industries de l'Hôtellerie à Lyon, craint que cela ne pénalise la profession "300 personnes perdront leur emploi à Lyon" prévient-il. Le problème se pose également en terme de sécurité selon lui : "Mettez les gens dehors à 2h30, vous croyez qu'ils vont rentrer chez eux ! Une partie va continuer à faire la fête dehors ce qui va également poser des problèmes de sécurité", assure-t-il. "La ville sera obligée d'augmenter le nombre de rondes de la police municipale, et la préfecture celles de la police nationale" avertit le gérant.

Une concurrence déloyale envers les discothèques ?

Patrick Malvaës, président du Syndicat national des discothèques et lieux de loisir (SNDLL) n'est pas de cet avis. Il soutient le Pinks à Lyon, boîte de nuit à l'origine de l'action en justice qui a abouti en novembre dernier à casser l'arrêté préfectoral autorisant les bars à ouvrir jusqu'à 4 heures du matin? Une quinzaine de gros établissements pouvaient le faire seulement auparavant. "Les bars de nuit peuvent gesticuler, estime Patrick Malvaës, il y a une décision de justice à Lyon qui dit que les bars lyonnais doivent fermer plus tôt parce que sinon ils font une concurrence déloyale aux discothèques".

Le représentant du syndicat national auquel adhèrent 8 discothèques à Lyon argumente : "Comment voulez-vous qu'une discothèque qui ferme à 5 heures du matin en semaine concurrence un bar qui a une piste de danse, une licence et qui ferme à 4 heures. Sachant qu'en plus, la discothèque a obligation d'arrêter de servir de l'alcool une heure-et-demi avant, contre une demi-heure seulement pour les bars. Ce n'est pas normal ! Ou alors, dans ce cas, on classe les bars de nuit en type P (établissement de danse) au lieu de les classer en type N (bars de jour). Ils verront que ce ne sont pas les mêmes contraintes, ni les mêmes charges qui s'appliquent à eux".

"Un combat rétrograde"

L'UMIH, soutenu par l'association Sauvez la nuit lyonnaise, le SYNHORCAT, et le président du Médef local, Bernard Fontanel, déplorent qu'"un établissement qui ne représente que lui", le Pinks, soutenu par un syndicat "ultra-minoritaire" ait réussi à faire casser le précédent arrêté. "Ce n'est pas en opposant les uns aux autres que l'on va réussir à régler le problème. A Berlin, les bars sont autorisés à ouvrir jusqu'à l'heure qu'ils souhaitent et pourtant les discothèques sont pleines à craquer, elles font deux services par nuit !", s'énerve Pierre Chambon. Gérant de discothèque lui-même, il milite pour un renforcement des contrôles dans les bars visant à assurer la tranquillité des riverains, mais en aucun cas en faveur d'une réduction des horaires. "Un combat rétrograde" selon lui.

Les établissements de nuit lyonnais, près de 200 bars et 25 discothèques à Lyon, dont 8 discothèques représentées par le SNDLL et une dizaine représentés par l'UMIH ainsi que 80 bars, et enfin Sauvez la nuit lyonnaise ont jusqu'à demain, vendredi 2 mars, pour rendre leurs avis au préfet sur la future réglementation. Le préfet devrait prendre un nouvel arrêté en fonction d'ici quinze jours, après consultation de l'ensemble de la profession comme il s'était engagé à le faire avant Noël.

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