Le conseil général du Rhône prévoit de confier la restauration des collèges au privé. Si pour l’instant seuls deux collèges sont visés, d’ici 8 à 10 ans, toutes les cantines du Rhône seront concernées.
En janvier 2013, les collèges Lucie-Aubrac à Givors et Émile-Malefroy à Grigny s’ajouteront à la liste des 12 établissements dont la gestion des cantines a été confiée au privé. La décision prise par le conseil général correspond à un changement d’orientation politique. Échelonné sur 8 à 10 ans, ce processus s’étendra ensuite à toutes les cantines du Rhône, nous confirme Danielle Chuzeville, conseillère générale en charge du dossier.
La question des économies réalisées par le conseil général est un des arguments majeurs de ce projet, mais ce n’est pas le seul. La gestion et l’organisation plus efficace du personnel font aussi partie des raisons avancées. “Les normes changent souvent, et former le personnel est quelque chose de lourd pour le département. Un prestataire pourra le faire beaucoup plus facilement. De même, lorsqu’un des membres de l’équipe de restauration est absent ou malade, une personne opérationnelle pourra le remplacer très rapidement. C’est beaucoup plus efficace”, explique Mme Chuzeville.
Pour certains établissements, cette décision apporte aussi une solution à des dysfonctionnements récurrents. “La difficulté à fidéliser le personnel de cantine empêchait les enfants d’avoir un repas de qualité”, nous a confié un chef d’établissement. Faire appel à un prestataire extérieur permettrait d’assurer une continuité dans le service proposé.
“Nous tenons au service public”
Mais cette décision, loin de faire l’unanimité, soulève la colère des fédérations de parents d’élèves. “Nous sommes attachés au service public et nous pensons que la cantine est une mission publique”, affirme Jacqueline Lédée, présidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves du Rhône (FCPE).
Pour la FCPE, cette décision, prise sans concertation, risque à la fois d’entraîner une dégradation du cahier des charges, mais aussi de menacer la qualité des repas proposés. “La lutte contre l’obésité ou l’éveil au goût dépendent aussi du personnel des cantines. Il est nécessaire que cela reste public”, poursuit Mme Lédée.
Face à ces inquiétudes, le conseil général se veut rassurant. La production des menus restera sur place et ne sera pas transférée à une cuisine centrale. Ce qui permettra au prestataire de travailler en lien direct avec l’établissement. Quant à la tarification, elle restera la même, affirme Mme Chuzeville. La question du contrôle du cahier des charges est aussi au centre des préoccupations. Pour la conseillère générale, il est important de “garder la maîtrise et le contrôle. Il ne s’agit pas d’une privatisation”.