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Les "casseurs" devant la justice, 4e épisode

Pour le quatrième jour, comparaissaient, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel de Lyon, 12 nouvelles personnes interpellées durant les épisodes de violence, en marge des manifestations contre la réforme des retraites. Dix d’entre elles étaient inconnues des services de police. Toutes sont ressorties libres du tribunal mais avec des peines de prison.

Les jours se suivent et se ressemblent au tribunal correctionnel de Lyon. Sur les douze personnes interpellées qui étaient jugées, ce jeudi en comparution immédiate, dix étaient inconnues des services de police. Comme c’était le cas mercredi. Toutes ont reconnu en grande partie les faits. La plupart ont écopé de peines de prison avec sursis, sauf deux d’entre elles qui ont été condamnées à trois mois de prison ferme mais sans mandat de dépôt. Tout le monde a pu ressortir libre du palais de Justice.
Majoritairement, le tribunal a jugé des personnes qui ont lancé des projectiles contre les forces de l’ordre, place Bellecour, dans l’après-midi de mardi.

Du sursis pour avoir jeté des pierres contre la police

- Mehmet, un turc de 25 ans, étudiant en Master de mathématique. Il participe à un programme européen de recherche : deux mois de prison avec sursis également. "J’ai pris la défense de mes amis attaqués sans raison. Je pensais qu’en lançant les projectiles, ils allaient arrêter de les harceler".

- Guillaume, 27 ans, magasinier intérimaire, deux mois de prison avec sursis. Syndiqué à la CFDT, il reconnaît avoir agité le manche de son drapeau, mais pas le jet de projectiles.

Pour ces deux là, le procureur avait requis quatre mois de prison, dont deux avec sursis.

- Arthur, 19 ans, en CAP ébénisterie : deux mois de prison avec sursis. "Un sentiment d’insécurité. J’ai vu les CRS qui se rapprochaient. Sous la pression, j’ai jeté cinq, six pierres. Une sorte de réponse à la pression".

- David, 19 ans, déménageur : deux mois avec sursis. Il explique être passé devant les CRS, s'être fait gazé et avoir répondu.

- Marwan, 18 ans, élève en terminale STI au lycée Marcel Sembat de Vénissieux : un mois avec sursis. Il déclare avoir renvoyé une grenade lacrymogène que les CRS lui aurait envoyée.

Pour ces trois là, le procureur avait requis trois mois de prison, dont deux avec sursis.

- Julien, 18 ans, chômeur : trois mois de prison avec sursis. Sa condamnation prend en compte les insultes proférées pendant sa garde-à-vue et le fait qu’il est "connu" de la justice pour un vol et un stupéfiant.

- Alexandre, 21 ans, chômeur : six mois dont trois mois de prison avec sursis. Il a été plus durement sanctionné compte tenu de la "taille de la pierre", a déclaré le président du tribunal. Une pierre de 15 cm sur 15 qui a occasionné un jour d’ITT pour le fonctionnaire de police qui l’a reçue à la cheville. Dans son réquisitoire, le procureur soulignait qu’"il doit aller en prison car il a failli tuer".

Une "pillarde" de 18 ans

Comme la grande majorité des autres personnes interpellées, Asma, 18 ans, n’a pas de casier judiciaire. Elève en 1ère année de BEP au lycée Fernand Forest à St Priest, elle a été condamnée à trois mois avec sursis pour avoir participé au vol de différents objets (portefeuilles, sacs) dans un des magasins de la rue Victor Hugo dont les vitrines avaient été brisées. Elle a reconnu les faits et a avancé une explication : une amie l’a appelée parce qu'elle se sentait "en danger" et, pendant que cette dernière volait dans le magasin, Asma est restée dehors. Son amie n'ayant pas de sac, elle a mis les affaires volées dans son sac.

Jet de fumigène, tags et vols en réunion

- Amin, 18 ans, chômeur, a écopé d’un mois de prison avec sursis pour avoir jeté un fumigène en direction des gendarmes mobiles, en fin d’après-midi sur la place Bellecour.

- Simon, 18 ans, étudiant à Lyon 2 en première année d’histoire-anthropologie, devra assurer 70 heures de travaux d’intérêt général (TIG) pour des tags sur la statue de Louis XIV. Il a en outre été condamné à deux mois de prison avec sursis.

- Quant à Amasil, 19 ans, et Alexandre, 18 ans, ils ont été condamnés pour avoir volé le sac d’une passante le soir même. Amasil a écopé de la peine la plus lourde : huit mois de prison dont cinq avec sursis. Son complice a pris cinq mois avec sursis.

Au cours de l’audience, le procureur a tenu à préciser qu’environ 70% des personnes interpellées depuis le début des violences étaient mineures.

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