Présent à la première conférence nationale des territoires qui se déroule ce lundi au Sénat, Cédric Szabo, directeur de l’Association des maires ruraux de France (Amrf) basée à Lyon, a écouté les propositions de l’exécutif et attend maintenant “d’aller au fond des choses.”
Opération déminage, ce lundi matin, pour Édouard Philippe. Lors de la première conférence nationale des territoires, le Premier ministre a annoncé aux collectivités locales qu’un effort de 13 milliards d’euros leur serait demandé en cinq ans, soit trois milliards de plus que ce qui était prévu pendant la campagne présidentielle. Avant le discours d’Emmanuel Macron cet après-midi, Cédric Szabo, directeur de l’Amrf, s’est dit “satisfait de rencontrer les plus hautes autorités de l’État pour parler des collectivités locales” même s’il reste dans l’expectative concernant la mise en place concrète des propositions présentées.
“Nous avons évoqué les choses, mais rien n’a été tranché, explique Cédric Szabo. Des annonces ont été faites, des groupes de travail devraient être mis en place, nous serons présents pour travailler sur ce qui a été proposé, mais il faut aller au fond des choses.” L’un des enjeux importants de la discussion amorcée entre l’exécutif et les acteurs locaux concerne la taxe d’habitation qui devrait être exonérée pour 80% des ménages français d’ici 2020.
“Si c'est donner d'un côté pour reprendre de l'autre...”
Un manque à gagner pour les communes, qui craignent de ne pas avoir de compensations à la hauteur, de la part de l’État. Une réflexion devrait être engagée pour tenter de combler cette perte, “mais si c’est donner d’un côté pour reprendre de l’autre…”, s’interroge Cédric Szabo. “Au-delà de cela, c’est la question de l’autonomie fiscale et financière des collectivités territoriales qui est en jeu. Les communes paient un lourd tribut par rapport aux métropoles. Le sujet, c’est de répondre à la souffrance des Français qui voient des services disparaître.”
Concernant la taxe d’habitation, le directeur de l’Amrf estime toutefois que le débat reste ouvert. “On a mis sur la table la cohérence du calendrier : on sait que les arbitrages budgétaires se font réellement à la fin du mois d’août alors qu’en même temps, ils veulent parler avec nous.” En définitive, c’est bien l’équilibre entre le nécessaire maintien des services publics et la réduction des dépenses publiques envisagée par l’exécutif qui constitue l’un des principaux enjeux de la discussion.
Cédric Zsabo admet tout de même qu’il y a aussi des éléments positifs, comme “une vraie volonté d’aboutir sur la question du très haut débit” et estime que la plupart des débats seront posés “dans les semaines qui viennent, à l’automne.”