Lundi 13 septembre, les conducteurs de bus des dépôts de l'ouest lyonnais vont se mettre en grève. Ils protestent contre le manque de sécurité, après l'attaque d'un bus à l'arme à feu début septembre, et souhaitent une amélioration de leurs conditions de travail.
Mercredi 1er septembre, un conducteur du bus C20 termine son service. Sur son itinéraire de retour, dans les rues de Sainte-Foy-lès-Lyon, son bus est visé par quatre coups de feu, près de La Gravière. Indemne mais choqué, il sera arrêté cinq jours. De quoi déclencher la colère des conducteurs de bus, déjà fatigués des incivilités et tensions de leur quotidien.
"On a pris le temps de cogiter et nous avons mis en place une grève", explique Christophe, conducteur receveur depuis plus de dix ans. Lundi 13 septembre, une partie des conducteurs de deux dépôts de bus de l'ouest-lyonnais seront en grève. Christophe ajoute que la grève n'a pas été appelée par les syndicats mais qu'elle découle d'une concertation entre les chauffeurs. Il estime qu'entre 160 à 180 agents seront en grève sur le dépôt de Vaise, et entre 100 et 120 au dépôt de Perrache.
Un sentiment d'insécurité
"Il y a beaucoup de gens qui viennent au boulot avec un sentiment de peur", déplore Christophe. Il regrette que les conducteurs soient devenus des "cibles privilégiées" des agressions et incivilités. "Pourtant l'ouest-lyonnais c'est un endroit relativement tranquille, imaginez dans l'est-lyonnais. Les conducteurs en ont ras-le-bol", conclut-il.
Plus encore, les grévistes reprochent à Kéolis, la société de transport public qui les emploie, un manque de communication et de ne pas les soutenir face à l'insécurité qu'ils subissent. "Le 1er septembre, les chauffeurs en circulation sur la zone n'ont pas été informés tout de suite de ce qui s'est passé. La ligne a seulement été interrompue près du secteur des coups de feu", explique Christophe. Les grévistes demandent à pouvoir recevoir "un message clair" dès qu'un incident se produit, afin de pouvoir exercer leur droit de retrait en cas de danger.
Keolis explique de son côté que sur le réseau TCL, lorsqu'un incident se produit, un système de communication en interne et une procédure informe les agents de ce qu'il s'est passe. "C'est très grave et l'entreprise condamne ce qu'il s'est passé. La direction a apporté son soutien aux conducteurs", affirme d'emblée Keolis sur l'agression du 1er septembre. La société assure que les conducteurs ont bien été prévenus. "Peut-être que sur la journée du 1er septembre, des conducteurs considèrent qu'ils n'ont pas été informés assez vite", concède la société de transport.
L'entreprise ajoute que des "plans de sécurisation" sont actuellement à l'étude pour sécuriser le réseau TCL, en lien avec la police, la préfecture et le Sytral.
Derrière l'insécurité, la question du salaire et des conditions de travail
"Pour 1550 euros par mois accepteriez-vous de vous faire tirer dessus à balles réelles, vous faire mordre par un client, vous prendre un coup de tournevis, un coup de poing, un coup de tête ou seulement dans le meilleur des cas de vous faire insulter ?", interpelle Christophe. Outre la lutte contre l'insécurité, la hausse des salaires est l'une des revendications majeures des conducteurs en grève.
Ils souhaitent également pouvoir poser leurs heures de repos "sans qu'on nous dise qu'on ne peut pas car il manque du personnel" car les dépôts fonctionnent en sous-effectif, et que les temps de parcours soient recalculés car ils sont "trop serrés", détaille Christophe.
"Pour 1550 euros par mois accepteriez vous de vous faire tirer dessus à balles réelles, vous faire mordre par un client, vous prendre un coup de tournevis, un coup de poing, un coup de tête ou seulement dans le meilleur des cas de vous faire insulter ?", interroge Christophe, conducteur receveur de Keolis.
Sur les salaires, Keolis explique ne pas avoir d'éléments à nous apporter, et que des échanges se font régulièrement avec les syndicats. "Il y a des périodes où on a du mal à recruter, explique la société, car les conducteurs ne font pas un métier facile, les gens ne sont pas toujours faciles avec eux". Selon Keolis, cela se double d'un "absentéisme assez fort" sur les deux dépôts qui seront en grève lundi 13 septembre. "L'absentéisme est multi-factoriel, à cause de maladies, de retour de congés, de conducteurs cas contact... et ce sont les conducteurs qui travaillent qui pâtissent de ça", détaille Keolis.
Pour l'heure, des discussions ont eu lieu avec les syndicats, et les grévistes auto-organisés vont décider de la suite à donner au mouvement le lundi lors d'une assemblée. Ils espèrent pouvoir faire des liens avec d'autres dépôts et avec les syndicats.
Des perturbations à prévoir sur les lignes
Dès 4h30 lundi 13 septembre, des conducteurs des dépôts de Vaise et Perrache seront en grève. Des lignes ne circuleront plus tandis que d'autres seront allégées ou modifiées.
- Les lignes qui ne circuleront pas :
5, 10E, 15E, 20, 20/22, 21, 22, 46, 55, 65, 66, 89D, S1 et S11 - Les lignes qui circuleront avec des fréquences allégées :
C6E, C11, C19, C20, C21, C24, 2, 3, 8, 10, 19, 37, 40, 43, 45, 49, 52, 67, 68, 71, 73, 89, 90, et 98 - Les lignes dont les parcours seront modifiés :
La ligne C6 circule uniquement entre Campus Lyon Ouest et Gare de Vaise
La ligne C14 circule uniquement entre Les Sources et Gare de Vaise
La ligne 31 circule uniquement entre Cité Edouard Herriot et Gare de Vaise
Pas de problème, le trio gestionnaire Keolis/Sytral/TCL va leur proposer de cours de psychologie pour améliorer leur sécurité !
C'est à tout le monde qu'il faut mettre en accès et faciliter l'apprentissage de la psychologie,
ceci afin de comprendre que la violence est le résultat d'une frustration mentale momentanée (donc pas du tout glorieux), qui se soigne par divers méthodes très accessibles.
Et évidemment, cet apprentissage est autant utile chez le personnel qui peut "péter les plombs" que du côté du public qui n'arrive pas à vivre avec les autres sans être agressif.
REPONSE CONCRETE !
"Pour 1550 euros par mois accepteriez vous de vous faire tirer dessus à balles réelles, vous faire mordre par un client, vous prendre un coup de tournevis, un coup de poing, un coup de tête ou seulement dans le meilleur des cas de vous faire insulter ?", interroge Christophe, conducteur receveur de Keolis.
Oui,
leur rapport avec le fric est assez "décalé".
Comme si avec un salaire supérieur à 1550 euros, on pouvait accepter de se faire tirer dessus, mordre par un client, prendre des coups de tournevis ! 😀
C'est quoi le salaire minimum pour ça ? 1700 Euros ? 2000 ? 4000 ?
La solution n'est pas dans le fric, mais qui veut le comprendre ?
La solution n'est pas dans le fric, mais qui veut le comprendre ? Combien la séance de psy ? Réponse :
Répondre à l'insécurité , c'est très simple , il suffit de ne pas en parler , c'est ce que font les partis de gauche , écolos compris , et ça marche ! La preuve , ces partis ont encore beaucoup d'électeurs !
Quand on sait que les plus hauts scores du front national ont été dans les petits villages où il n'y a aucune insécurité et aucun "étranger"...
autant "fermer les yeux" est nocif,
autant "cultiver le sentiment d'insécurité" avec des infos anxiogènes en permanence parce que le spectateur reste ainsi scotché à l'écran (publicitaire), c'est nocif également.
🙂
Donc en parler oui, mais correctement, avec un débat public à grande échelle avec tous les points de vue, et en allant au coeur des problématiques, et non en restant à la surface des émotions manipulatrices. 🙂