Une centaine de manifestants a parcouru hier après-midi les rues de Lyon, pour dénoncer la crise politique et les massacres en République Démocratique du Congo.
"Pour sauver l'Afrique, libérez la RDC." Les slogans sont forts samedi après-midi, alors que le marché de la place Jean-Macé touche à sa fin. Une foule bleue rouge et jaune aux couleurs du drapeau de la République Démocratique du Congo, s'est rassemblée démarrant une marche de protestation jusqu'à la place Bellecour.
Munie de pancartes, mégaphones et entonnant des chants, la centaine de manifestants est en colère. La raison du courroux? La récente annonce du président Joseph Kabila de reporter la prochaine élection présidentielle. L'élu, à la tête du pays depuis plus de quinze ans, chercherait à gagner du temps en vue de modifier la constitution, qui l'interdit de briguer un troisième mandat. "Kabila doit partir le 19 décembre, c'est la date de la fin de son mandat", réclame Nicolas Ndumbi, l'un des organisateurs de la marche.
"Nous pleurons nos martyrs de la démocratie tués par Kabila"
Au-delà d'une situation politique tendue, les manifestants dénoncent "les actes du gouvernement congolais qui font des millions de morts", condamne Yannick Mouely, Gabonais d'origine et présent hier parce qu'il "se passe un peu la même chose au Gabon". Les manifestations anti-gouvernement font chaque semaine des dizaines de morts au Congo-Kinshasa. La foule accuse Kabila d'être à l'origine des nombreux massacres perpétrés en RDC depuis quelques années: "Kabila tue ses enfants congolais, et personne n'en parle."
Le Franco-Gabonais pointe du doigt le manque de visibilité des massacres en Afrique donnée par les médias français. Et reproche à l'Union européenne de fermer les yeux sur "la corruption des gouvernements africains".
Si le contexte de la manifestation demeure sensible, la marche s'est déroulée dans une ambiance colorée et musicale, avec des chants en lingala que l'on devine hostiles envers Joseph Kabila. "Nous savons que le meilleur moyen de diffuser un message, c'est le pacifisme", conclut Yannick Mouely.