Comédies, biopic, drame, Lyon Capitale a sélectionné pour vous quatre films coups de cœur pour passer l'été au frais dans les salles de cinéma.
Alors que les rues de Lyon se vident en ce début de mois d'août, les moins chanceux d'entre nous passeront l'été à Lyon, au travail ou en vacances. L'occasion d'aller se mettre au frais dans les salles obscures, gâtées cette année avec des longs-métrages variés, tantôt divertissants, tantôt exigeants. Lyon Capitale vous sélectionne ses coups de cœur de l'été.
Oppenheimer de Christopher Nolan : le grand film à voir de l'été
S'il n'y a qu'un film à voir cet été, c'est celui-ci. Le tout dernier long-métrage de Christopher Nolan retrace la vie de Robert Oppenheimer, l'homme derrière la bombe atomique, interprété avec justesse par un Cilian Murphy retranscrivant toute la complexité d'un personnage ambigu. Un immense film, tant par sa durée - trois heures - que par ses ambitions, le tout porté par une travail sur le son impressionnant, dont Nolan a le secret. Les trois heures de film passent à toute vitesse, Oppenheimer n'est jamais sanctifié ni humilié, Nolan parvient ici à dresser le portrait d'un homme hors-normes, sans jamais le juger. Petit bémol toutefois sur une narration parfois artificiellement complexe - dont Nolan a le secret - et qui peut rendre la compréhension du film moins naturelle.
Yannick de Quentin Dupieux : du rire aux larmes
Quentin Dupieux est de ces réalisateurs dont le travail polarise à l'extrême. L'homme derrière Mandibules, Le Daim ou Réalité revient cet été avec un moyen-métrage - à peine plus d'un heure de film- baptisé Yannick. Ce Yannick, interprété à merveille par Raphaël Quenard, gardien de nuit dans un parking, en mal d'amour, a pris un jour de congé pour assister à une pièce de théâtre, profondément nanardesque. Au bout de quelques minutes de représentation, il interrompt cette pièce qu'il juge - à raison - médiocre et déprimante. S'en suit une sorte de seul en scène de Raphaël Quenard, absorbant, drôle et étonnamment touchant. Un film humain qui détonne dans la filmographie de Dupieux.
Barbie de Greta Gerwig : juste, drôle, chaotique
Impossible de passer à côté du phénomène commercial Barbie, tant la promotion a pu être parfois excessive, laissant penser à une coquille vide. Il n'en n'est rien. En salle, le long-métrage de Greta Gerwig fonctionne, nous emporte et nous fait rire, beaucoup. Porté par un Ken interprété avec fougue par Ryan Gosling, le film touche juste sans être fin, mais sans jamais devenir lourd.
Les adeptes du réseau social récemment rebaptisé à l'effigie d'un site pour adulte se chargeront de débattre sur le "néo-féminisme excessif" du film, ou son "féminisme de façade", il en reste que, selon nous, le film ne joue pas la guerre des sexes, mais se contente de titiller, avec justesse, l'égo et les privilèges des hommes en ce monde. Petit bémol pour la sous-utilisation des immenses talents d'actrice de Margot Robbie qui semble s'ennuyer dans son rôle de Barbie, et pour la réalisation quelque peu décousue.
Les Algues vertes de Pierre Jolivet : l'enquête sur un scandale sanitaire au goût de polar
N’en déplaise à certains au sein de la rédaction, si l’on ne devait voir qu’un film cet été ce serait lui. Loin des grosses productions, réussies, que sont Oppenheimer et Barbie, Pierre Jolivet adapte avec justesse la bande dessinée Algues vertes. L’histoire interdite de la journaliste Inès Léraud sur le scandale écologique des algues vertes. Pendant un peu moins de 2 heures, Céline Sallette prend le spectateur par la main et l’emmène à ses côtés en reportage au coeur de l’agrobusiness breton, illustrant ses dérives, ses conséquences sanitaires, ses pressions sur le monde politique, les agriculteurs eux-mêmes parfois, voire les victimes.
Une fiction militante inspirée d’une histoire vraie, qui se révèle captivante, portée par des acteurs toujours très juste et qui fait de ce film une sorte de polar breton. On y observe les mécanismes d’une enquête, qui habite la journaliste qui la mène, au point de la placer en première ligne d'u'un combat visant à reconnaître le danger des algues vertes et ses victimes. La narration est efficace, on se laisse porter par le scénario qui ne cache pas sa charge contre l’agrobusiness, mais qui n’oublie pas pour autant de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les petits paysans, étranglés par l’inflation, les grands groupes dont ils dépendent et leur combat pour maintenir leur activité.
Un film profondément engagé, qui révèle un problème sanitaire, environnemental et plus globalement de société, mais surtout touchant de par les relations liant les personnages, voire poignant dans ses derniers instants.