Sur le front de la sécurité et de la propreté, de nombreux collectifs d’habitants dénoncent une situation qui s’est aggravée. Un sentiment partagé par les élus de tous bords.
Ces derniers mois, des collectifs “en colère” ont émergé un peu partout dans la ville. Ils réclament généralement plus de tranquillité publique, de propreté et de sécurité pour leurs quartiers. C’est le cas par exemple route de Vienne (8e) ou à la Guillotière (7e). Ce dernier quartier cristallise l’attention. Et plus particulièrement la place Gabriel-Péri. “C’est le symbole XXL. Cette place a toujours eu un goût oriental qui plaît aux Français. Il y a toujours eu des dysfonctionnements avec des vendeurs à la sauvette, mais c’était toujours contenu. Mais l’arrivée de beaucoup de jeunes migrants a créé des formes de délinquance nouvelles et massives. Cette délinquance est devenue insupportable à tous les riverains”, reconnaît Jean-Yves Sécheresse, adjoint à la sécurité. Sur l’ensemble de la commune, l’élu s’adresse un modeste satisfecit : “Nous avons une petite tendance baissière, de l’ordre de 3 ou 4 %, mais je ne suis pas un fanatique des statistiques.” Ça tombe bien, la préfecture du Rhône ne les diffuse plus. Ce qui n’empêche pas d’autres candidats de brandir des chiffres plus alarmants.
Sécurité
“Lyon n’est plus une ville paisible. L’insécurité se développe. Les coups et blessures ont augmenté de 19 %, les vols avec violence de 6 %. Les gens font part de leur sentiment d’exaspération et évoquent une impuissance publique”, attaquait Étienne Blanc, candidat LR à Lyon, lors de la présentation du volet sécurité de son programme. Le Rassemblement national évoque “un ensauvagement de la ville”. “La situation n’est pas dramatique, mais nous avons des points de fixation de délinquance et d’intranquillité publique qui n’existaient pas auparavant. Des gros bastions d’insécurité comme La Duchère ne dysfonctionnent plus. En cours de mandat, nous avons même réussi à faire revenir la police municipale qui ne pouvait plus y aller. Mais nous avons eu une dispersion de la délinquance. Les dealers vont vers les consommateurs. Ce ne sont pas toujours des faits graves qui se produisent, mais ces actes entraînent une protestation légitime des Lyonnais”, reconnaît Jean-Yves Sécheresse.
Philippe Meunier, candidat LR sur la circonscription Lyon ouest, celle de Gérard Collomb, dénonce “cette impunité du trafic qui se fait au vu et au su de tous pour assurer la paix sociale”. Laquelle serait à l’origine d’un sentiment d’insécurité en hausse à Lyon. Un phénomène qui se mesure aussi à l’échelle métropolitaine. Et partout en France, à Villeurbanne ou à Vénissieux, la campagne se mène sur le thème de la sécurité.
Quelle évolution ?
À Lyon, à la sécurité se conjugue aussi le problème de la propreté. Les opposants dénoncent une ville de plus en plus sale. “Je constate une dégradation depuis dix ans. Les agents métropolitains font bien leur travail et ce n’est pas un problème de nombre de tournées, mais de réduction du nombre de déchets à la masse”, cible Philippe Meunier. Là aussi, l’élu LR propose une tolérance zéro avec des contraventions : “Avez-vous déjà vu un agent dresser une contravention pour un crachat ou un papier jeté dans la rue ? Il faudra aussi verbaliser les gens qui déménagent en laissant leur matelas sur les trottoirs.”
Jean-Yves Sécheresse admet qu’en matière de propreté, l’évolution n’a pas été favorable et flèche d’autres solutions : “Nos rues ne sont pas toujours propres. Il faut nettoyer plus souvent la ville. Le centre de Barcelone est propre, car des agents nettoient en permanence. Il faut revoir le système des tournées à cinq passages par jour dans des quartiers comme la Guillotière.” Sandrine Runel, candidate PS, propose d’ailleurs de concentrer les moyens sur ce secteur.
[Article issu de notre hors-série spécial élections à retrouver ici]