Et si ces manifestations hostiles aux réveillons n'étaient qu'une traduction de l'évolution de nos sociétés ?
Forums sur Internet sur la "phobie des fêtes", groupes Facebook "Contre Noël et le Jour de l'An", multiplication de livres caustiques comme Conte acide qui retrace la véritable histoire du Père Noël...Ils sont de plus en plus à ne pas apprécier les fêtes de fin d'année, à les boycotter ou à les désacraliser. Pourquoi ? Individuelles ou s'inscrivant dans un mouvement plus général comme les anti-consommation, les raisons sont multiples et variées. "Je n'aime pas les fêtes de fin d'année : je trouve ça grotesque ces beaufs qui s'empiffrent !" explique Guillaume. Pour Caroline, c'est le réveillon du 31 qui lui "fout le boules". "Les couples qui s'embrassent sous le gui, ça me broute !" "Moi ça m'angoisse, trop de convention : on se sent obligé de se réjouir" raconte Lucile. Pour Alex et bien d'autres, les réveillons sont sources de sempiternelles "engueulades" dans sa famille et il préfère s'en passer. Mais ceux qui passaient pour des snobs, des blasés, ou des déprimés, ne sont-ils pas les hérauts de nos sociétés post-modernes ? Comme l'explique Michel Maffesoli, sociologue et auteur du "Le réenchantement du monde"1 : "Nous vivons dans une ère dionysiaque, où tout est prétexte à célébration. Tous ces ras-le-bol, ces phobies sont des manières de se situer : la contestation est intrinsèque à ce mouvement festif." Et pour lui, ces manifestations ne sont pas prêtes de s'arrêter : "Nous sommes au début du processus : ce mouvement va s'amplifier et il y aura des kilos de façons de faire la fête mais aussi de la contester."
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