Les agents de la collecte des ordures ménagères sont régis par le fonctionnement du fini-parti. Ils prennent leur service à six heures, mais ne sont tenus par aucun horaire de fin de journée. Travaillent-ils 800 heures par an, comme le prétend le vice-président de la communauté urbaine, Thierry Philip ?
Thierry Philip persiste. Lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi, le vice-président de la communauté urbaine en charge de la propreté a réaffirmé que les éboueurs du public travaillaient en moyenne 800 heures par an au Grand Lyon - soit deux fois moins que la durée légale du travail en France, fixée à 1607 heures/an. "C'est une moyenne, a-t-il insisté. Le système du fini-parti leur permet de travailler très vite à certains moments". Il distingue toutefois les éboueurs des chauffeurs qui travaillent selon lui 1000 à 1200 heures par an. Malgré ces déclarations provocatrices aux yeux des syndicats, il leur a proposé une nouvelle réunion de négociations ce vendredi matin, à 8h30. La question des conditions de travail devrait être abordée, alors que les accidents ont augmenté de 20% dans le Grand Lyon depuis 5 ans chez les éboueurs. Mais il n'a fait aucune ouverture quant au maintien sous le giron public des marchés de Lyon et Villeurbanne.
Après celles sur les salaires, ses déclarations sur leur temps de travail mettent en pétard les organisations professionnelles. "Ce n'est pas le sujet", s'agace Myriam Camussot (FO). Les autres syndicats acceptent d'aborder le sujet, pour tordre le coup aux affirmations de l'élu socialiste. Tous les éboueurs commencent leur journée à six heures. Les chauffeurs sont tenus d'arriver à 5h45. Les autres à 6h, même s'il est d'usage d'arriver une dizaine de minutes avant. Ils terminent… quand ils ont terminé, comme le veut le système du fini-parti.
"Un système en yo-yo"
Voilà qui rend floue leur durée de travail. "Ils repartent vers midi lors des grosses journées, comme les lundis, jeudis et vendredis. Et vers 10h ou 11h, les autres jours", précise Lotfi Ben Khelifa (FNACT-CFTC). Il est à noter qu'ils sont payés en heure normale, pas de nuit. Et que ces plages horaires ne comprennent pas "les douches, le lavage et le plein des véhicules, et l'habillement", ajoute Franck Garayt, secrétaire général adjoint (FNACT-CFTC). Pascal Bouchard (CFDT) décrit un "système en yo-yo", avec des journées chargées les lundis et mercredis quand les agents procèdent au ramassage des déchets (bac gris). Les volumes sont un peu moindres pour les matières recyclées.
Les éboueurs travaillent tous les samedis, soit six jours sur sept, chaque semaine, et récupèrent six jours de repos par an, dits "BOM" (bennes ordures ménagères). Ils disposent par ailleurs de sept jours de RTT. Une rapide calcul conduit à environ 1300 heures de travail par an. "Les éboueurs sont en activité tous les jours, dans le vent, la pluie, la neige ou le froid, comme lors des trois semaines de février", souligne Djamel Mohamed (CGT).
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La semaine type d'un éboueur
Pierre travaille sur Lyon 6e et Villeurbanne depuis 2007. Il arrive chaque matin au dépôt à 5h50, endosse la tenue et prend le départ. "Les lundis, mercredis et vendredis sont chargés parce qu'on collecte les ordures ménagères, le mardi l'est aussi car les habitants de l'agglomération jouent le jeu et trient beaucoup leurs déchets", raconte-t-il. Une fois rentré au dépôt, il prend sa douche et rend l'uniforme. Il quitte son poste vers 11h30.
Le jeudi, il termine un peu plus tôt, vers 10h30 ou 11h. Le samedi et dernier jour de sa semaine est le plus court : il part en week-end vers 9h30. Bilan : 30 heures par semaine. Et encore lui est-il arrivé précédemment de dépasser les trente-cinq heures. Après avoir "tapé du poing sur la table", il s'était même fait payer des heures supplémentaires.
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Quelle est cette manipulation qui consiste à détourner l’opinion publique de l’objet initial ? Les éboueurs ne demandent pas une augmentation de salaire ! Ils se battent contre ce principe rampant de donner toujours les plus belles parts du gâteau aux entreprises privées… Puis de laisser le terrain glisser jusqu’à la privatisation totale du service ! En tant que citoyenne et contribuable lyonnaise, j’ai en mémoire la privatisation du service de l’Eau et ses conséquences sur nos factures et sur la qualité de service ! M. Thierry Philip dénonce les salaires et les met en rapport avec le temps travaillé qui, selon lui, n’excède pas les 800 heures, soit un mi-temps… Si j’ai bonne mémoire, M. Thierry Philip, qui cumule largement les fonctions, maire du 3ème, vice président du Grand Lyon, responsable du service de cancérologie, est en place au Grand Lyon depuis plusieurs années, ce qui signifie donc qu’il accepte et cautionne silencieusement ce qu’il dénonce aujourd’hui, dans le seul but de
continuer à désinformer et polluer l’opinion publique ! Quelle arrogance ! Cet élu du PS distille des idées totalement réactionnaires. Si l’on traduit ses propos, on comprend immédiatement ce qu’il veut répandre : « les fonctionnaires du Grand Lyon sont des salariés qui travaillent peu pour des salaires trop élevés ». Je ne suis pas sure qu’il soit bien raccord avec sa famille politique sur le sujet… Et que dire de M. Collomb dont la manière de gérer ses services, en ouvrant de plus en plus la porte aux entreprises privées, ressemble à un véhicule dont la direction tire fortement à droite ! Est-il dans sa bonne famille politique ? Par contre, je trouve bien silencieux M. Thierry Philip sur les affaires de corruption au sein du service de la propreté urbaine, dénoncés dans un article de Lyon Capitale, qui révèle qu’un employé du Grand Lyon a découvert et dénoncé un système de corruption impliquant des responsables du Grand Lyon et des entreprises privées. Ce silence résonne comme un
Ce silence résonne comme un aveu. Pourquoi ne pas avoir porté plainte devant le procureur de la République si ces accusations sont mensongères ? M. Thierry Philip, commencez par mettre de l’ordre dans les « affaires » avant de jouer les désinformateurs et les donneurs de leçons !Le combat des éboueurs est légitime. Aujourd’hui, et au delà du Grand Lyon, c’est le Service Public qu’on vend au plus offrant et c’est la population qui règle la facture !Une citoyenne en colère.
je pense qu'il veut tout simplement dire que quand on est payé à temps plein alors qu'on en fait que la moitié, on a la décence de fermer sa gueule. Marrant que ce soit un socialiste qui balance enfin certaines vérités sur des fonctionnements bizarres au Grand Lyon, c'est se tirer une balle dans le pied.
Et si on faisait le calcul du taux horaire de ces cumulards en politique et je ne parle pas de leurs multiples avantages qui ressemblent de près à de l'assistanat. Enfin à Lyon on a un PS bien décomplexé et pour ceux, très rares, qui les pensaient encore de gauche, je pense que c'est la fin de leurs illusions. A quand un audit public avant et après privatisation des entreprises ? On voit l'argent perdu avec la vente des autoroutes et d'EDF-GDF et en plus on en subit les augmentations du coût des services.