Les écoutes qui visent Neyret sont-elles légales ?

Les avocats de l'ex-numéro 2 de la Police judiciaire lyonnaise ont sorti une nouvelle carte de leur chapeau cette semaine. Ils plaident l'irrégularité des écoutes téléphoniques qui pèsent contre leur client. Explications.

Les avocats de l'ex-numéro 2 de la Police judiciaire lyonnaise pensent que les écoutes téléphoniques qui mettent en cause leur client ne sont pas toutes régulières. "Dans les écoutes et dans leur présentation, on a relevé des choses qui ne nous semblaient pas normales", explique Me Sauvayre, avocat de Michel Neyret. "Il faut identifier comment ces écoutes ont été ordonnées et par quelle autorité. On a notre petite idée là-dessus, mais il faut nous en assurer. Des écoutes ne peuvent pas être ordonnées par n'importe qui. Seul un procureur ou un juge peuvent les autoriser", poursuit l'avocat lyonnais qui rappelle que ce "point de procédure" garantit tout de même "le respect de la vie privée des personnes" en France. Une transcription d'écoutes téléphoniques doit ainsi être faite dans un cadre juridique. `

Michel Neyret auditionné à nouveau le 1er avril

Me Sauvayre et Versini les avocats de l'ex-meilleur flic de France ont ainsi sorti de leur chapeau "quatre ou cinq mémoires" ces dernières semaines, tous déposés devant la chambre de l'instruction à Paris, formation qui juge des appels contre les décisions des juges d'instruction. La dernière de ces requêtes a été étayée par un mémoire déposé mercredi après-midi, à la dernière minute, auprès de la chambre de l'instruction. Celle-ci avait prévu de statuer jeudi, elle a finalement repoussé l'examen de l'ensemble des requêtes en nullité au 5 avril prochain, le temps d'étudier les arguments de la défense. "Une bonne nouvelle", estime Me Sauvayre, selon qui "tout laisse à penser que le président de la chambre de l'instruction a pris au sérieux notre demande". D'ici, là Michel Neyret devrait être une nouvelle fois auditionné. Ce sera la troisième audition en cinq mois pour l'ex-commissaire maintenu en détention provisoire jusqu'au 3 juin théoriquement. Le juge d'instruction, Patrick Gachon, l'entendra le 1er avril.

Rappelons que dans l'affaire Neyret, tout est parti d'une prise de 110 kilos de cocaïne dans l'appartement d'une famille saoudienne à Neuilly-sur-Seine en novembre 2010. Le nom de Michel Neyret avait alors été cité en lien avec l'un des protagonistes de l'affaire. Par suite, le juge Patrick Gachon avait ouvert une information judiciaire, le 12 mai 2012, confiée à l'IGS. Il semble aujourd'hui que des écoutes antérieures à cette date soient portées au dossier. Les juges de la chambre de l'instruction devront dire si oui ou non, elles peuvent être utilisées contre Michel Neyret. Ils se prononceront donc le 5 avril.

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