Les enfants d'Iqbal Masih meurent toujours

En Afrique, il y a des enfants de 7 à 12 ans qui, pour 10 centimes d'euros par jour, descendent dans des galeries dangereuses pour aller chercher du cobalt. Leur employeur (qui ne mérite pas ce mot) : une entreprise chinoise qui fabrique des composants que l'on retrouve dans les téléphones portables et autres baladeurs... À un mois de Noël, il y a des cadeaux qui vont avoir l'odeur de la sueur, des larmes et du sang...
Iqbal Masih, ce jeune Pakistanais dénonçant l'exploitation des enfants, a été reçu en Europe et aux Etats-Unis pour lutter contre le travail des enfants ; il a été assassiné en 1995, il est mort pour rien... L'esclavage des enfants continue.
Pour faire croire aux citoyens français que tout va bien, toujours plus pressés entre deux rendez-vous, toujours plus sous la pression de leur employeur, les médias ont largement relaté le déplacement du président Sarkozy en Chine et la signature de 20 milliards d'euros de contrats. Qui rappellera que l'Afrique a souffert sous le joug des négriers, a supporté le colonialisme, et endure encore la mondialisation de l'économie et les logiques des multinationales ?
Aveuglés, les citoyens le sont autant lorsqu'une affiche s'exhibe sur les panneaux Decaux pour des remerciements à des sociétés commerciales en raison de leur " générosité " dans une opération de rachat d'une œuvre d'art. Qui dira que 90 % des sommes d'argent du prétendu mécénat représentent une économie d'impôt pour la société et qu'en définitive le payeur final est le contribuable ? Qui dira que des sociétés peu présentables comme Total, en raison la pollution de l'Erika, de l'accident d'AZF et surtout de ses relations avec la dictature de Birmanie, se couvrent d'un voile de vertu à bon compte ?
Les grandes entreprises sont-elles prêtes à diminuer leurs bénéfices ? Les grands patrons sont-ils disposés à diminuer leurs revenus ? Les clients sont-ils mûrs pour payer le vrai prix des choses... afin que le cobalt soit extrait par des adultes, dans des conditions de travail respectant les normes de sécurité les plus pertinentes, avec des salaires qui permettent à des pères de famille de nourrir leurs enfants, de les loger, de les vêtir, de les envoyer à l'école ?...
Le Père Noël n'existe pas, les cadeaux ne sont pas préparés dans le Grand Nord par des elfes... Il y a en réalité d'autres enfants qui souffrent et meurent dans les mines.

Etienne TETE

Adjoint au Maire de Lyon

Les Verts

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