Une plainte a été déposée contre les Conscrits de Villefranche-sur-Saône pour "discrimination". L'association requérante déplore l'absence de femmes dans le défilé.
Un collectif féministe a déposé plainte pour "discrimination" contre l'association organisatrice de la Fête des Conscrits et la ville de Villefranche-sur-Saône (Rhône), où débutent vendredi ces festivités séculaires dont certaines activités sont réservées aux hommes.
"L'interdiction faite aux femmes n'est pas une tradition, c'est une discrimination sexiste", soutient le collectif Nouvelle Vague dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Une plainte injustifiée pour les organisateurs
La Fête des Conscrits, une tradition très populaire à Villefranche-sur-Saône, est à l'origine, au 19e siècle, un hommage aux jeunes destinés au service militaire. Elle figure depuis 2020 à l'inventaire national du Patrimoine culturel immatériel du ministère de la Culture.
En cette année 2025, elle réunira pendant six jours les hommes et femmes de plus de 20 ans nés dans une année terminant en 5, mais seuls les hommes pourront participer au point d'orgue des célébrations, "la Vague", un défilé en smoking dans les rues de la ville et au banquet organisé dans la foulée.
Ce "traitement différencié n'a plus aucune justification légale ou historique", estime le collectif dans sa plainte en date du 20 janvier, que l'AFP a pu consulter. En effet, soulignent les plaignantes, la circonscription actuelle "s'adresse désormais aussi bien aux hommes qu'aux femmes", sous la forme d'une journée citoyenne obligatoire.
"Si l'on s'en tenait à la tradition initiale, seuls les hommes nés avant le 1er janvier 1979 pourraient participer", argue le collectif, en ajoutant que les fêtes des villages voisins sont elles devenues mixtes au cours du temps. Les organisateurs de la fête estiment de leur côté que la plainte est "injustifiée".
"C'est une analyse complètement infondée de la part de personnes qui ne connaissent pas la Fête des Conscrits de l'intérieur", a réagi le président de l'Interclasse générale Guillaume Ducray, qui met en avant le soutien apporté par des femmes adhérentes à l'association, notamment sur les réseaux sociaux.
Les conscrites "sont intégrées à la vie des classes", et ont notamment une tradition qui leur est consacrée, explique-t-il. "Ça ne se réduit par à la vague et au banquet", des moments qui s'inscrivent selon lui comme une "reconstitution" des événements organisés à l'origine autour du tirage au sort des conscrits.
Et pour Miss France, on fait quoi pour l'égalité de sexes genrés !