Le cas des djihadistes de retour en France est connu. Celui des Français combattant avec les Kurdes de Syrie, beaucoup moins. Partis affronter l’État Islamique, ils se retrouvent à combattre la deuxième plus grosse armée de l’Otan, celle de la Turquie. Des individus au profil sensible que les services de renseignement surveillent.
L’État Islamique n’a pas le monopole des combattants étrangers. Le chaos syrien a offert à de nombreux Occidentaux toute une palette de causes à défendre et de groupes armés avec lesquels combattre. Si la majorité d’entre eux a rejoint le califat djihadiste, dès 2012, d’autres se sont engagés aux côtés des YPG (Unités de protection du peuple), forces armées des Kurdes de Syrie, alliés de la coalition occidentale. C’est le cas de Romain*. Cet ancien militaire aurhalpin qui se fait appeler Cîlo Zagros, son surnom kurde, a tout lâché pour partir, en octobre 2015. Au sein de l’unité 732, un groupe de volontaires français, il a d’abord combattu aux côtés des peshmergas au Kurdistan irakien, dans la région de Kirkouk. “J’ai entendu parler de l’État Islamique, de tous les massacres qu’ils faisaient là-bas. J’ai décidé qu’il fallait faire quelque chose”, raconte-t-il pour Lyon Capitale. Les peshmergas sont justement en première ligne face au groupe terroriste, mais pas suffisamment à son goût : “Ils étaient derrière leurs lignes de front et ne bougeaient pas. Nous non plus. On a surtout été utiles pour leur propagande.” Bien décidé à peser dans le conflit, Romain décide alors de passer de l’autre côté de la frontière irako-syrienne pour rejoindre les forces kurdes syriennes (on est en février 2017 et se prépare la bataille de Racca). La réalité y est bien plus brutale. “On a mené beaucoup d’offensives. Et il y a eu beaucoup de martyrs, chez les YPG comme chez les volontaires internationaux”, se souvient-il avec émotion.Un combat devenu politique
Il vous reste 81 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.