Dans le Nord, Éric Bocquet est sénateur-maire et son frère cadet, Alain Bocquet, député-maire. Après avoir été chargé d'être les rapporteurs de commissions d'enquête parlementaires sur les paradis fiscaux, ils ont présenté à Villeurbanne leur livre, "Sans domicile fisc" et sont les invités de l'Autre Direct.
Entre 60 et 100 milliards d'euros échappent au budget de la France chaque année face aux pratiques d'évasion, d'optimisation ou de fraude fiscale. Un constat dressé dans le livre d'Éric et Alain Bocquet, "Sans domicile fisc", qui s’attelle à décrypter le phénomène en interrogeant des personnalités de différentes sensibilités politiques. "La finance est le nouveau pouvoir du monde. Elle envahit tout, le business vient de rentrer à la Maison-Blanche et on ne sait jamais, Rothschild pourrait rentrer à l’Élysée" s'inquiète Alain Bocquet dans l'Autre Direct. Son aîné, le sénateur du Nord Eric Bocquet, appelle lui aussi à mener une bataille contre la "dictature de la finance". "Aujourd'hui, il y a moins de 2% des flux financiers qui ont un rapport avec l'économie réelle : la production de biens, de marchandises ou de services. C'est-à-dire que 98% des flux mondiaux ne servent que la finance elle-même. C'est l'argent pour l'argent et ce n'est en aucun cas le développement de l'humanité. Ce monde marche sur la tête, il faut le remettre sur ses pieds. C'est le sens du livre que l'on a écrit et des réunions publiques que nous tenons" explique-t-il.
"Chaque élection devient un piège pour assurer la pérennité du système en place et ne rien changer"
La décision de Robert Hue de soutenir la candidature d'Emmanuel Macron semble quelque peu agacer Alain Bocquet, qui considère cependant ce choix comme un épiphénomène."On ne peut pas avoir été secrétaire général du parti communiste français et s'amener à se réduire à appeler à voter pour un représentant de la banque Rothschild" indique-t-il. Quant à Eric Bocquet, il ne croit pas à l'argumentaire qui consiste à dire qu'Emmanuel Macron est le seul candidat susceptible d’accéder au second tour et qu'il s'agit de faire barrage au Front National. "Ça fait 30 ans qu'on nous chante la même chanson" peste-t-il. "Chaque élection devient un piège pour assurer la pérennité du système en place et ne rien changer parce qu'il y a le danger FN. Pour combattre le FN, il faut mettre en place une vraie politique progressiste dans ce pays en s'attaquant notamment à la domination de la finance, qui a dépossédé les politiques de leur pouvoir." Dans l'Autre Direct, les deux élus répondent également à propos de la loi sur le non-cumul des mandats, étant tout les deux élus au niveau local et au niveau national, ils devront choisir entre l'un ou l'autre de leurs mandats.
. On la connaît l'Histoire : 'mon ennemi c'est la finance !' . 'L'argent il y en a dans les paradis fiscaux !' . Mais dans la réalité, tant que les principes de la monnaie ne seront pas appris à l'école, des gens pourront continuer à dire 'c'est la faute des autres', alors que c'est l'utilisation de monnaie, outil d'échange mais également outil d'exclusion, qui sera toujours la base de nos prises de têtes sociétales.